Guerre des chiffres

Politis  • 22 février 2007 abonné·es

Quels sont les véritables chiffres des entrées des cinq théâtres nationaux, la Comédie-Française, le Théâtre de l’Odéon, le Théâtre de Chaillot, le Théâtre de la Colline et le Théâtre national de Strasbourg (TNS) ? Un article du Monde paru le 18 janvier portait ce titre alarmiste : « Les théâtres nationaux se vident ». Les chiffres pouvaient paraître sérieux, dans les deux sens du terme (- 25% entre la saison 1997-1998 et celle de 2005-2006 ; – 12% en moyenne entre les années 1996-2001 et les années 2001-2006), même si leur source n’était pas spécifiée. Or,quelques semaines plus tard, quatre des cinq théâtres nationaux ­ le TNS, la Colline, Chaillot et l’Odéon ­ par l’intermédiaire de leurs directeurs, respectivement Stéphane Braunschweig, Alain Françon, Ariel Goldenberg et Georges Lavaudant, répliquaient, dans une lettre publiée par le quotidien du soir le 11 février. Ilscontestaient l’alarmisme et les chiffres avancés, à l’appui d’une démonstration nourrie et convaincante : « Il est avéré que la fréquentation de nos théâtres se maintient entre 70 % et 95 % , concluaient-ils, avec des variations tantôt à la hausse, tantôt à la baisse, selon les théâtres, les programmations et les années. Cela ne donne pas précisément l’idée que nos théâtres « se vident ». » Aucune explication n’est venue depuis de la part du service culture du Monde . En revanche, dans son édition des 18 et 19 février, une interview pleine page du sociologue Emmanuel Wallon, notamment professeur au Centre d’études théâtrales de l’université de Louvain-la-Neuve, était ainsi titrée : « Le théâtre n’a pas dit son dernier mot ». Un remords ?

Culture
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