Le directeur Von Trier

Politis  • 28 février 2007 abonné·es

Après Dogville (2003) et Manderlay (2005), Lars Von Trier a suspendu sa trilogie, dont les deux premiers volets étaient, pour le moins, discutables. Le Direktor , comédie tournée au Danemark, premier film du cinéaste à ne pas être présenté à Cannes, aurait pu n’être qu’une parenthèse dans son parcours. Ce n’est pas le cas. Non en raison de la nouvelle technique informatique de filmage adoptée pour l’occasion, l’Automavision, qui réduit les possibilités d’intervention humaine : Lars Von Trier affectionne les gadgets – le Dogme, avec ses préceptes irréalistes, n’était pas loin d’en être un, lui aussi. Les qualités du Direktor tiennent
à des éléments cinématographiques plus classiques : mise en scène, scénario, comédiens. Le Direktor raconte l’histoire d’un chef d’entreprise qui, pour ne jamais assumer la responsabilité des décisions pénibles, s’est toujours fait passer pour un sous-chef. Mais, quand vient l’heure de vendre l’entreprise (avec le licenciement de tous les salariés à la clé), il doit embaucher un acteur pour jouer le rôle du patron au cours des négociations. De quiproquos en renversements de situation, la comédie avance, souvent très drôle, distillant des propos acerbes sur les comédiens qui se prennent au sérieux ou sur les manipulateurs. Sans tomber, jamais, dans le discours pesant ou la morale malsaine. Bonne surprise.

Culture
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