Réformes en pagaille

Tout faire avant l’été ? Présent sur tous les fronts, ou presque, Nicolas Sarkozy tient le cap de la « réforme » et entraîne ses ministres à sa suite. Résultat : des déclarations tombent en série sans que personne n’ait le temps de s’en saisir. L’heure est à l’action tous azimuts, en tout cas à l’annonce d’actions.

Politis  • 31 mai 2007 abonné·es

École

Nicolas Sarkozy en avait fait une promesse de campagne : réformer la carte scolaire, qui ne « profite qu’aux riches » . Prudent, Xavier Darcos, nouveau ministre de l’Éducation, annonce un « assouplissement » pour la rentrée. La FSU lui reconnaît une volonté « d’arriver à un système plus juste », mais diverge sur la méthode. Et déplore le silence du ministre sur les décrets de Robien, dont tous les syndicats réclament l’abrogation. La raison : ils doivent entraîner la suppression de 3 058 postes à la rentrée.

Justice

Autre engagement de Nicolas Sarkozy, les lois pénales répressives, telles les peines planchers ou la majorité pénale à 16 ans pour les récidivistes, devraient arriver sur le devant de la scène en juillet. Nouvelle ministre de la Justice, Rachida Dati les mettra en oeuvre « sans complexes » , s’inquiète le Syndicat de la magistrature. Motif des craintes : elles remettraient en cause l’individualisation de la peine et augmenteraient le taux d’incarcération.

Université

Surprise : la loi sur l’autonomie de l’université sera votée en juillet, a déclaré François Fillon le 23 mai. Tous les acteurs de l’université avaient pourtant demandé que rien ne se fasse dans l’urgence. Si le Premier ministre a écarté la question d’une sélection des étudiants et la modulation des frais d’inscription, les organisations étudiantes ne voient pas comment les autres points vont pouvoir être discutés en trois semaines, pendant la campagne législative. L’UNI félicite le gouvernement pour son volontarisme. L’Unef prévient qu’elle préférerait une « concertation longue » à un « passage en force » .

Santé

Bonne nouvelle : en visite le 22 mai au centre hospitalier de Dunkerque, Nicolas Sarkozy a déclaré qu’il allait doubler les unités de soins palliatifs et organiser une concertation sur les missions de l’hôpital. Il a aussi annoncé qu’il n’était « pas absurde d’adapter le budget à l’activité ». Serait-il prêt à revoir la tarification à l’activité et à revenir à la péréquation mise en place par le gouvernement Jospin ? Et prêt, aussi, à revoir le système de gouvernance mis en place par le Plan hôpital 2007 sous Jean-Pierre Raffarin ? Difficile d’y voir clair. Les projets de réformes se croisent en brouillant les pistes.

Société
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