Solution mitigée à Lille

Xavier Frison  • 30 août 2007 abonné·es

La cinquantaine de sans-papiers lillois engagés dans un bras de fer avec les autorités préfectorales pour l’obtention de leur régularisation en ont fini avec leur grève de la faim, qui durait depuis plus de deux mois pour certains. Le Mrap, la Ligue des droits de l’homme et la préfecture ont en effet signé un accord lundi 27 août, en fin de journée. Le texte prévoit l’examen au cas par cas des dossiers des grévistes de la faim sur plusieurs critères, dont la situation familiale, l’intégration en France ou le risque de persécutions dans leur pays d’origine. En revanche, l’examen « bienveillant » et rapide des dossiers exclut « ceux qui font l’objet d’une procédure pénale, ceux issus d’autres départements que celui du Nord, ceux qui sont engagés dans une voie juridique en demandant l’asile politique » , selon le préfet, Daniel Canépa. Au final, seuls 14 d’entre eux devraient donc bénéficier de l’accord. Un dénouement en queue de poisson, à l’image de la gestion chaotique du dossier par les autorités. L’enlisement de la crise durant tout l’été s’explique notamment par l’intransigeance de la préfecture, qui a par exemple refusé la nomination d’un médiateur.

Le 1er août, quelque 120 sans-papiers étaient interpellés à Lille, dont les grévistes de la faim installés depuis le 25 juillet dans le parc de la Bourse du travail. Si la plupart ont été libérés depuis, à la date du 27 août, 35 grévistes de la faim étaient toujours maintenus en rétention et 13 autres hospitalisés. Le front désuni présenté par les associations n’a rien arrangé. Ainsi, un premier accord signé par six organisations non mandatées par les grévistes a été rejeté immédiatement par le Mrap, la Ligue des droits de l’homme et le Comité de soutien aux sans-papiers (CSP 59). Jugé trop virulent et trop politisé, le CSP 59 a été exclu des négociations par la préfecture. De mauvais augure, alors qu’une commission départementale chargée de donner un avis sur les demandes de séjour et ouverte aux associations doit voir le jour courant septembre.

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