Une Fonction publique démantelée

Mathilde Dedieu  • 27 septembre 2007 abonné·es

Le pacte « Service public 2012 » de Nicolas Sarkozy est l’autre volet de la profonde refonte du modèle social, pour bâtir « la Fonction publique du XXIe siècle ». Ce pacte s’inscrit dans une logique de réduction drastique du nombre de fonctionnaires et de privatisation de certaines missions. Le chef de l’État y réaffirme le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la Fonction publique, alors que « 100 000 emplois [en comptant les contrats aidés] ont été supprimés en six ans », s’insurge Jean-Marc Canon, de la CGT-fonctionnaires. D’autres mesures ont été annoncées, notamment l’introduction d’un « droit aux heures supplémentaires » et l’individualisation des rémunérations. Pour la CGT, ces mesures cherchent à diviser les fonctionnaires. Avec l’abandon du concours d’entrée, la mise en place d’un « pécule de départ » pour retourner dans le privé et le choix du statut « négocié de gré à gré » , le gouvernement s’attaque de front aux fonctionnaires. « Un service public moderne doit s’appuyer sur le socle posé à la Libération […] et faire une place centrale au citoyen. De plus, nous devons rouvrir les services publics fermés dans les zones rurales et périurbaines car ils sont porteurs du lien social » , estime Jean-Marc Canon. Pour la FSU, Solidaires et la CGT, « l’heure est à la mobilisation des salariés et des citoyens » . Pris de court et divisés, les huit syndicats de fonctionnaires ont appelé « à préparer une riposte d’envergure » tout en reportant au 1er octobre la décision de mener ou non une grève contre les réformes gouvernementales.

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