Aux origines du néoconservatisme

Susan George relate comment les droites laïque
et religieuse se sont emparées des États-Unis.

Denis Sieffert  • 25 octobre 2007 abonné·es

Bien connue de nos lecteurs, politologue et vice-présidente pendant six ans d’Attac, Susan George nous propose une remarquable enquête sur la politique actuelle de son pays, les États-Unis d’Amérique. Susan George ne se borne pas à nous montrer les rouages du pouvoir autour de George W. Bush. Elle remonte le temps pour mettre en évidence les origines de ces néoconservateurs et de cette droite religieuse qui ont fini par faire cause commune dans l’entourage de l’actuel président. Elle nous replonge ainsi dans l’atmosphère du procès Scopes, du nom de cet enseignant traîné devant un tribunal du Tennessee, en 1925, pour avoir enseigné la théorie de l’évolution. Car, aux États-Unis, le créationnisme est une longue histoire à éclipses qui resurgit avec force au cours de la dernière décennie.

Susan George passe en revue les personnalités sous influences. Elle nous montre surtout comment des idées très anciennes ont réapparu en profitant d’événements récents. C’est évidemment le cas des attentats du 11 septembre 2001, qui ont créé une sorte d’effet d’aubaine pour des théories et des stratégies forgées plusieurs années auparavant. On pense en particulier au fameux Project for a New American Century , dont la genèse remonte à 1941 mais qui fut remis en forme en 1997 par une poignée de néoconservateurs investissant les États-Unis d’un rôle de gendarme planétaire, en particulier au Moyen-Orient. Susan George montre à quel point, finalement, et dans l’inconscience la mieux partagée, nous mettons nos pas dans le chemin tracé par ces idéologues va-t-en-guerre.

Idées
Temps de lecture : 1 minute