Espoir pour Florimond Guimard

Politis  • 23 octobre 2007 abonné·es

Florimond Guimard, professeur des écoles à Marseille, militant syndical et associatif, était convoqué ce lundi 22 octobre devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence pour « violence en réunion avec arme par destination ». Après avoir constaté les faiblesses de l’accusation, le parquet a requis lundi une « peine de principe » de deux mois de prison avec sursis. La partie civile a demandé 1000 euros au titre de préjudice moral et 1000 euros pour frais de justice pour chacun des trois policiers plaignants. De 1500 à 4000 personnes, selon les sources, ont soutenu Florimond Guimard devant le tribunal. En écho aux 15000 signataires d’une pétition de soutien , 2000 personnes manifestaient déjà dans les rues d’Aix le 20 avril dernier, date de la première convocation ajournée, pour « dénoncer une forme de criminalisation de l’action militante », selon les termes du Réseau éducation sans frontières (RESF). Tous attendent désormais le jugement, mis en délibéré au 21 décembre prochain.

Les faits consécutifs à cette procédure remontent au 11 novembre 2006 et sont rapportés par RESF : « Au cours d’une manifestation à l’aéroport de Marignane rassemblant près de 200 personnes contre l’expulsion d’un père de famille de deux enfants scolarisés à Marseille, Florimond Guimard n’a fait que suivre à distance avec sa voiture le véhicule de police qui emmenait un père de famille à expulser. Aucun blessé n’a été déploré ce jour, si ce n’est un jour d’ITT concernant un policier dont le pouce aurait heurté une barrière et quelques éraflures côté manifestants. Le parent d’élève a été libéré le soir même. »

« Voilà ce que sont les « violences en réunion et avec arme » (la voiture !) dans ce dossier », ironise RESF. Des faits néanmoins passibles de trois ans d’emprisonnement et 45000 euros d’amende. « Florimond Guimard n’est pas un délinquant adepte des violences. C’est un militant syndical, particulièrement investi dans le RESF 13, et un pédagogue dont le travail est reconnu », poursuit RESF. L’association demande « l’arrêt immédiat des poursuites contre ce militant des droits de l’homme et contre toutes les personnes poursuivies en raison de leur soutien aux personnes sans papiers. »

Une « veille citoyenne » est organisée devant le tribunal (40, bd Carnot) jusqu’à l’issue du procès. RESF appelle « *toutes les personnes indignées par cette criminalisation de l’action militante à nous y rejoindre.
* »

RESF : www.educationsansfrontieres.org

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