Se réconcilier avec le vivant

Du 13 septembre au 13 décembre, à Paris, la Fondation sciences citoyennes (FSC) propose une université des savoirs, en sept soirées, pour explorer les scénarios d’une planète vivable en 2030.

Politis  • 18 octobre 2007 abonné·es

Parmi les 6,5 milliards de terriens, plus de 850 millions ne mangent pas à leur faim, et près de 2 milliards souffrent de malnutrition. Pourtant, la production agricole moyenne suffirait à couvrir les besoins de la planète.

« Pourtant, les paysanneries du tiers monde disposent d’un savoir-faire « naturel » sous-utilisé » , plaide depuis longtemps l’agronome Marc Dufumier. Parmi d’innombrables exemples, ces associations de culture dans les « jardins créoles » d’Haïti et dans de nombreuses îles des Caraïbes. « Certes, tous ces systèmes sont perfectibles, et les agronomes ne manquent pas de travail, à la condition de reconnaître les écosystèmes souvent complexes dont on doit toujours ménager les diverses potentialités productives » , poursuit-il.</>

Par ailleurs, la préservation de la biodiversité est un enjeu majeur de notre siècle.

Avec la professionnalisation de la sélection au XXe siècle, on a vu, au Nord, une dissociation des trois fonctions du paysan ­ conservation, sélection, production. La sélection est dévolue aux obtenteurs (créateurs de variétés), et la conservation se fait dans des collections et des banques de graines. Alors que, du point de vue de certains travaux récents en génétique, un des meilleurs systèmes pour la biodiversité serait une conservation in situ d’agrosystèmes complets, couplée à une gestion où les paysans seraient pleinement associés. On a ainsi observé une adaptation rapide de différents blés à leur environnement (précocité, résistances complexes aux parasites, etc.), qui pourraient fournir des variétés intéressantes adaptées à des terroirs et à des pratiques spécifiques. Au bout du compte, rétablir les paysans dans leurs trois fonctions !

Malheureusement, selon le Réseau semences paysannes, cette réalité de terrain souffre d’un manque de reconnaissance, tant sur le plan scientifique (nombre limité d’expériences sur ce sujet) que sur le plan réglementaire.

Ces questions feront l’objet de la discussion de la soirée « Se réconcilier avec le vivant », le 25 octobre à 18 h à l’AgroParisTech, 16, rue Claude-Bernard, 75005 Paris.

Savoirs paysans, intelligence collective et développement soutenable.
Introduction : Hervé Kempf.
Avec Bernard Hubert, Marc Dufumier et Jean-François Berthellot.

­ Des « ressources génétiques » à la diversité bioculturelle : penser et gérer le vivant autrement.
Introduction : Isabelle Goldringer.
Avec Jean-François Berthellot, Denis Couvet et Catherine Larrère.

Écologie
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