L’heure de la reconnaissance

Henry Brusq* lutte contre
la précarité des saisonniers dans le tourisme social.

Philippe Chibani-Jacquot  • 6 décembre 2007 abonné·es


La Caisse centrale d’activités sociales du personnel des industries électriques et gazières (CCAS) emploie de nombreux saisonniers dans le tourisme social (3 500 équivalents temps plein). Comment lutter contre cette précarité ?

Henry Brusq : Prenons le cas d’un ouvrier d’entretien, différent d’un animateur. Il est issu du bassin d’emploi et, pour lui, c’est la question de l’avenir qui prime. Tous les ans, il doit postuler et signer un nouveau contrat. L’objectif est de faire entrer ceux qui sont salariés sous contrat durant six à huit mois dans l’année dans des cycles de formation, afin qu’ils acquièrent de nouvelles compétences. Le rôle que nous devons jouer pour élever les conditions de travail de ces salariés est déterminant. On leur a permis de disposer de lieux d’expression, des endroits où ils peuvent en région et au niveau national faire part de ce qui avance ou pas. En tant que salariés, ils sont très attachés à la reconnaissance de ce qu’ils apportent à la production de l’organisme. Cela vaut aussi pour leurs conditions de travail.

Qu’est ce qu’un saisonnier du tourisme trouve à la CCAS ?

En plus du lieu d’expression, qu’il apprécie, il dispose d’un contrat de travail qui lui permet de travailler dans un cadre de garanties collectives identique à celui des salariés permanents, soit 35 heures. Il profite, quand il a au moins six mois de contrat de travail, de l’accès aux activités sociales de la CCAS. Les salaires ont été revalorisés en 2006, et les contrats sont signés soixante jours avant leur démarrage.

Comment peser pour la reconnaissance des saisonniers ?

Les saisonniers ont besoin du soutien des confédérations syndicales et des associations de soutien aux chômeurs, car ils ne sont pas organisés. Cette convergence est absolument nécessaire si l’on veut déboucher sur une reconnaissance légitime du travail du saisonnier par l’Assedic. Des initiatives sont prises par les saisonniers eux-mêmes dans les régions touristiques. Mais, bien souvent, la rupture du contrat de travail s’accompagne de la rupture de la relation, et plus rien ne se passe. Le colloque que nous avons organisé les 5 et 6 décembre avec d’autres comités d’entreprise ne doit pas servir de plateforme de revendications. Mais cette question en invitant les représentants de l’État et des confédérations syndicales à engranger de la matière.

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