Où en sommes-nous ?

L’année 2007 a été bonne en termes de ventes et d’abonnements,
mais « Politis » doit absolument se développer pour étendre son audience et consolider une position encore fragile.

Denis Sieffert  • 24 janvier 2008 abonné·es

Les vingt premières années d’existence de Politis n’ont pas été un long fleuve tranquille. Bernard Langlois raconte par ailleurs la toute première crise qui a failli emporter le bébé dès le berceau. D’autres ont suivi, qui avaient toujours la même origine : une sous-capitalisation de départ. Passons. La dernière secousse est la seule dont nous voulons garder le souvenir. D’abord, parce qu’elle a connu un happy end ; ensuite, parce qu’elle détermine aujourd’hui le mode d’existence de Politis et son avenir. Et c’est bien ça qui nous intéresse. En octobre 2006, pour des raisons sur lesquelles nous nous sommes déjà longuement expliqués (voir Politis n° 927), nous avons été amenés à lancer un appel à nos lecteurs. Le défi n’était pas petit, puisqu’il s’agissait de trouver un million d’euros en un mois. Dans un temps record, nous avons créé une association destinée à nous soutenir. Pour Politis reprenait ainsi le flambeau des Amis de Politis du début du journal, tombés en obsolescence. On sait que le but fut atteint au-delà de nos espérances. Au total, 941 000 euros ont été recueillis, dont 65 % par l’association Pour Politis et 25 % résultant d’apports en capital de contributeurs intervenant à titre personnel. La répartition de ces apports se retrouve fidèlement dans la structure de notre capital [^2]
.

L’originalité de Politis est aujourd’hui dans cette structure qui réserve une majorité à hauteur de 65 % à l’association composée du personnel du journal et de représentants des lecteurs. Si bien que l’affichage d’indépendance n’est en rien galvaudé. Mais Pour Politis n’est pas seulement un « actionnaire majoritaire », c’est aussi une association active (voir ci-contre l’article de son président, Patrick Piro). Nous ferons lors de l’assemblée générale du 9 février des propositions qui devraient permettre de faire monter en puissance cette activité.

Au terme de cette première année d’exercice de la nouvelle équipe, et du nouvel actionnariat, les comptes de Politis sont équilibrés. Les ventes en kiosque ont nettement progressé, avec une moyenne de 4 300 ventes hebdomadaires et quelques pointes spectaculaires :
– « Jamel et nous » (janvier 2007) : 6 309.
– « José Bové, pourquoi je suis candidat » (février) : 6 217.
– « Pourquoi ? » (10 mai) : 6 089.
– « Paysage après la bataille » (juin) : 5 129.
– « Mai 68, le bel héritage » (juillet) : 9 123.
– « La comédie humaine du pouvoir » (décembre) : 6004.

Les abonnements ont repris le terrain perdu après la crise, passant en un an de 7 800 à 11 400.
Le site, qui a été refondu, a généré une fréquentation moyenne de 5 000 visiteurs uniques, avec des pointes à 8 000.
Les hors-série, sous l’impulsion de Thierry Brun, ont eu aussi fortement progressé : 7 047 (« L’empreinte bio ») et 7 964 (« Vivre autrement »).

Qu’est-ce qui a bougé ? Tout. Nous avons changé de fournisseurs dans presque tous les secteurs. À commencer par l’imprimerie. Nous avons amélioré la qualité du papier et « rafraîchi » la maquette, renforcé notre distribution avec l’aide de la société KD. Nous avons créé un site encore balbutiant, mais qui permet l’abonnement et l’achat en ligne, et qui accueille un blog des rédacteurs et des lecteurs. Celui-ci a battu son record de fréquentation le 11 janvier (3 195 visites).

Gare au syndrome Grouchy !

Malgré ces résultats très encourageants, il ne faut surtout pas s’enflammer. Toute la difficulté est devant nous. Pourquoi ? Parce que nous n’ignorons pas que 2007 a été une année particulièrement féconde en événements. En outre, notre crise et, surtout, les conditions de notre relèvement ont généré un effet de notoriété dont les ventes ont profité. Une autre raison doit vous être avouée : la petite équipe de Politis est en surchauffe. On n’ose guère avouer le genre de journées et de semaines que nous alignons et qui ne sont pas vraiment en conformité avec les idées que nous défendons. Le franchissement de seuils de ventes et de recettes, et la consolidation de positions nouvelles, passe donc impérativement par le renforcement de l’équipe. Sinon, Politis est guetté par le syndrome Grouchy (vous savez, celui qui n’est pas arrivé à temps à Waterloo…). Pour cela, nous avons un impératif : nous développer. La pire des choses serait de célébrer trop longtemps notre bonne année 2007… Le site doit encore profondément évoluer. Une nouvelle maquette est à envisager dans le courant de l’année. Le tout correspondant à une meilleure participation des lecteurs. Nous y travaillons.

[^2]: L’opération s’est faite en deux temps. Pour des raisons techniques, nous avons procédé le 11 octobre à une augmentation de capital qui a permis de transférer la totalité de la souscription dans le capital de Politis . Ce qui explique que le capital, indiqué légalement en page 3 du journal, soit passé de 446 000 à 941 000 euros.

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