« Un acte militant »

Jean-Baptiste Quiot  • 24 janvier 2008 abonné·es

Hanan, kiosquière à Paris

Place de la Chapelle dans le XVIIIe arrondissement de Paris. 18 heures. C’est l’heure du rush pour les vendeurs du kiosque de la place. Les passants sortent en masse de la station de métro et beaucoup se ruent pour acheter un journal. Et sur quoi leur premier regard ne peut éviter de tomber ? Politis !

« Pour nous, c’est un acte militant de mettre Politis bien en évidence. Il faut absolument que la presse de gauche soit représentée , explique Hanan, 28 ans, qui tient la boutique. Tous les matins, on se fait une petite revue de presse avec mon collègue. Quand on voit le nombre d’imbécillités que propagent les journaux, quand on voit que tous les journaux parlent de la même manière des mêmes sujets, on se dit qu’on est heureux qu’il existe encore un journal comme Politis *. »*

Le pouvoir des kiosquiers n’est pas mince. Pour influencer les clients, tout dépend de la manière dont sont présentées les unes des journaux. Et il est des situations où ce pouvoir peut apporter une aide inespérée : « Nous avons commencé à placer Politis bien en évidence, devant le kiosque, quand le journal a connu ses difficultés en octobre dernier. Pour nous, c’était une manière d’être solidaires. Nous ne voulions pas qu’il disparaisse » , raconte Hanan. À la question « n’est-il pas préférable pour les ventes de favoriser les couvertures avec Carla Bruni ? », elle répond, riche de son expérience : « Ça ne fait plus vendre. Les gens ont en marre de voir des faits-divers à la une des journaux complaisants. Ils veulent une vision critique. » « Je suis militante dans la vraie vie, insiste-t-elle, je ne vois pas pourquoi je ne le serais pas au travail. »

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