Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 14 février 2008 abonné·es

Samedi 16 février

Orphée et Eurydice

Arte, 19 h 30

Un horaire particulier pour suivre le genre~: au palais Garnier, Pina Bausch donne une vision tragique et sublime de l’opéra de Gluck (avec l’opéra national de Paris). Un spectacle exceptionnellement retransmis en direct.

Parrains de la côte

France 3, 23 h 10

À coups d’images d’archives, une évocation des premiers «~voyous~» politiques de l’histoire du XXe siècle (Paul Carbone et François Spirito), suivie de leurs successeurs, les frères Guérini, véritables tontons de la mafia marseillaise.

Jeudi 21 février

En mal de toit

France 2, 22 h 50

Mi-mars. Fin de la trêve hivernale. Dans l’année, ils sont des milliers de personnes à perdre leur toit. Sarah Lebas et Richard Puech ouvrent d’emblée leur documentaire, à deux volets, sur une galerie de portraits «~expulsables~». C’est une question de jours, de semaines, de mois. Des individus aux portes de la rue. Au sein d’une histoire banale qui peut être celle de tout le monde. L’une a été institutrice dix-sept ans. Divorce délicat, dépression. Fin du logement de fonction. Elle a 49 ans. Et deux enfants. Sa demande de logement social reste sans réponse. Depuis quatre années. Avant l’arrivée des huissiers, s’agit d’encartonner la vie. Un autre cas~: une ingénieure surdiplômée. Licenciée à 54 ans. Elle s’endette, bascule dans la précarité. Chômage terminé. Elle survit avec 550 euros par mois d’allocations solidarité. À peine de quoi rembourser ses dettes. En début de mois, il lui reste 6 euros pour croûter. Elle fouille donc dans les poubelles au sortir des supermarchés. Ça remplit un caddie pour une soupe de bas morceaux.

Ailleurs encore. Une famille en sursis~: un couple avec un jeune enfant, noyé par les crédits à la consommation. Le chômage pour la mère, un CDI d’ouvrier pour le père. Et la hantise de l’expulsion au petit matin, faute de raquer le terme depuis quatre ans. « T’as envie qu’on t’aide, mais t’as plus honte qu’autre chose. » Une honte sourde qui interdit d’en parler aux proches. Et la chienlit à suivre. Dans cette chienlit, quelques-uns tirent leur épingle du jeu, finissent par voir leur demande de logement social acceptée. Pour d’autres, l’expulsion sonne la fin des haricots. L’un des intérêts de ce documentaire à quatre mains réside dans son temps de pellicule (la deuxième partie est programmée pour le 28 février). Les réalisateurs ont suivi sur plusieurs mois le cas de ces gens trempés dans l’attente de l’expulsion de leur logement. En 2007, ils ont été 900 000 à ne pas dormir chez eux. Des sans domicile fixe invisibles. Confrontés aux huissiers, aux bailleurs, aux propriétaires abusifs, aux logements sociaux insuffisants, inexistants. Une histoire toujours recommencée.

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