Ces listes qui poussent à gauche

Les listes citoyennes, d’inspiration antilibérale, portent une revendication démocratique et une insatisfaction vis-à-vis de la gauche officielle, plutôt salutaires.

Michel Soudais  • 6 mars 2008 abonné·es

Comme en 2001, sans qu’il soit possible de prétendre avec précision qu’elles sont plus nombreuses, des « listes citoyennes », d’inspiration antilibérale, altermondialiste et écologiste, tentent de se frayer un chemin vers la mairie. On les rencontre dans les grandes villes, comme à Lyon sous l’appellation « Audaces » pour « Alternatives, unitaires, démocratiques, anticapitalistes, citoyennes, écologiques, solidaires », dans des communes plus modestes comme Libourne (Gironde), Saint-Christol-lez-Alès (Gard) ou Pézenas (Hérault), mais aussi en banlieue parisienne : Gauche citoyenne à Colombes (Hauts-de-Seine), Bondy autrement (Seine-Saint-Denis), etc.

Illustration - Ces listes qui poussent à gauche


Salah Amokrane, lors de la première réunion publique des Motivé-e-s, pendant la campagne municipale de 2001 à Toulouse. BONAVENTURE/AFP

Aucune organisation ne les fédère ­ la division de la gauche du « non », dont elles se réclament souvent, est passée par là ­, ce qui n’aide pas à leur visibilité médiatique. Elles émanent d’une association locale ou se réclament du Collectif unitaire antilibéral du cru. Elles sont soutenues tantôt par la LCR, tantôt par une fraction du PCF, les Alternatifs ou les Verts ­ toutes les combinaisons existent. Leurs candidats sont parfois issus de ces formations, plus fréquemment membres d’Attac, syndiqués à SUD, faucheurs volontaires ou engagés dans RESF, sans que cette liste soit limitative.

Avec peu de moyens financiers, si ce n’est la bonne volonté de leurs militants, et sans l’aide de conseillers en communication, ces listes font penser à ces équipes de foot amateurs qui chaque année défient les grosses machines pro de la ligue 1 en Coupe de France. Le succès est rarement au fond des urnes, mais, par leur seule présence, les listes citoyennes contribuent à faire vivre la démocratie. En impulsant des idées nouvelles, elles rappellent que les affaires publiques sont les affaires de tous. Ce qui s’avère malheureusement bien utile.

Car si l’on cherche des points communs entre toutes ces listes, le premier d’entre eux est assurément une forte revendication démocratique. Le second est une insatisfaction, sinon une défiance, vis-à-vis de la gauche officielle, PS en tête, qui les conduit à remettre la question sociale au coeur des projets communaux. Deux questions centrales.

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