Nos vies intérieures

Arte diffuse « le Décalogue » de Krysztof Kieslowski.
Dix œuvres méditatives sur la condition humaine.

Jean-Claude Renard  • 13 mars 2008 abonné·es

Un scientifique calcule mal la résistance de la glace sur un lac gelé et son fils meurt en patinant. Une femme cherche à savoir si son mari stérile va survivre à sa maladie tandis qu’elle attend un enfant qui n’est pas de lui. Une jeune femme attirée par son père découvre qu’il n’est pas son père. Le meurtrier d’un chauffeur de taxi est défendu par un avocat opposé à la peine capitale. Un postier tombe amoureux de la femme dont il épie la vie sexuelle. Un homme impuissant se rend compte que sa femme a un amant. Deux frères se passionnent pour la collection de timbres de leur père défunt.

Ce sont là quelques sujets du Décalogue sur le thème des dix commandements. À chaque récit, son poids de foi, de croyance, de désespoir, de vertu, de morale, d’amour ou d’abandon. Pour autant, Krysztof Kieslowski ne fait pas une illustration littérale des dix commandements, moins encore un prosélytisme religieux. Affaire de subtilité. Dans la lignée du Hasard , de l’Amateur et de Sans fin , quand il entreprend son sujet, en 1988, pour la télévision polonaise, sur une inspiration de l’Ancien Testament, il compte bien livrer une méditation universelle sur la condition humaine, sur l’existence, la morale individuelle, le destin. Il enrichit ainsi le portrait de l’homme d’une dimension autre, supplémentaire, « celle des pressentiments, des intuitions, des rêves et des préjugés, en un mot, de la vie intérieure » , selon son expression. Et c’est exactement observé.

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