Sous surveillance

Fin de l’indépendance pour le Comité consultatif national d’éthique? L’Élysée louchait depuis un moment sur cette instance âgée de 25 ans, qui s’est illustrée par des prises de positions courageuses, notamment sur la fin de vie et la condamnation des tests ADN pour limiter le regroupement familial. Premier round, le professeur Didier Sicard, plutôt à gauche, a été remplacé à la tête du CCNE, le 19février, par le professeur Alain Grimfeld, plutôt à droite. Deuxième round: Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, va piloter la réforme de la structure en commençant par en réduire l’effectif, actuellement de 40 membres, et le périmètre. À la veille de la révision de la loi de bioéthique, cette emprise de la «mère supérieure de l’Élysée», réputée libérale et bigote, sur la cellule nationale d’éthique, ne peut qu’inquiéter.