Art press : un collector

Christophe Kantcheff  • 4 septembre 2008 abonné·es

Dans le concert uniforme du traitement par les médias de la rentrée littéraire, le dernier numéro d’Art press, daté de septembre, parvient à se distinguer. En une dizaine de pages seulement, le mensuel atteint à une forme de chef-d’œuvre de la critique. Un numéro qu’il faut acquérir vite avant qu’il ne devienne un collector.

Qu’y trouve-t-on ? Les trois auteurs les plus médiatisés du moment – Christine Angot, Catherine Millet, Olivier Rolin –, ici omniprésents (8 pages sur 10). Parmi eux, Catherine Millet occupe la part de la reine : 3 pages, avec un grand portrait photo et une critique signée d’un écrivain de talent, Philippe Forest, qui cite dans son papier sur Jour de souffrance (Flammarion) Roland Barthes, Barbey d’Aurevilly, Proust, Robbe-Grillet, Duras, Pascal Quignard, Rousseau… La part de la reine ? Ah oui, Catherine Millet est aussi la directrice de la rédaction d’ Art press. On trouve également un article sur Prolongations d’Alain Fleischer, paraissant chez Gallimard dans la collection « l’Infini », par un certain Vincent Roy, auteur d’un livre d’entretiens avec Sollers, directeur de ladite collection. Citation : « Pourquoi ne pas l’écrire d’emblée ? Il y a du génie dans Prolongations, ce grand roman sur l’Histoire […] Alain Fleischer est un auteur considérable. »

Enfin, 4 pages d’interview, par Jacques Henric, de Christine Angot, à peu près incompréhensibles. Extrait : *« C’est pourquoi je reviens à notre début de conversation : la nécessité d’affirmer que c’est bien des romans que j’écris, pas de l’autobiographie. Il ne faut pas laisser faire ça, sinon on va m’exclure de la partie noble de la littérature. Ne pas laisser libre cours à cette mascarade qui voudrait que je fasse semblant, semblant que j’ai transposé, que ça ne me concerne pas, que j’ai imaginé, semblant que j’ai pris quinze modèles pour en faire un… »
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Culture
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