Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 4 septembre 2008 abonné·es

Samedi 6 septembre

Metropolis

Arte, 20 h 15

Au programme du magazine culturel, André Wilms pour sa mise en scène de la Dernière Bande de Beckett, à Francfort, et une rencontre avec Ralf Ziervogel, artiste dandy dont l’univers pictural et les planches dessinées rejoignent l’imaginaire de Jérôme Bosch.

L’énigme René Bousquet

France 3, 23 h 15

Bousquet, sa vie, son œuvre. Patrick Cabouat retrace l’itinéraire d’un salaud, de l’Occupation à la haute finance. Le portrait souligne combien l’homme est toujours passé à travers les mailles du filet, très tôt, très vite, puisqu’en 1949 il est blanchi quand Mitterrand, porte-parole du gouvernement, est chargé de présenter au Parlement un projet d’amnistie générale pour tous les collaborateurs. Le « tortionnaire de bureau », selon l’expression de Badinter, restera toujours libre. Nourrissant son film d’images d’archives, puisées dans les actualités, de dessins représentant le procès de 1949, de photographies, de documents sonores, de témoignages de rescapés du Vel d’hiv, Cabouat a le mérite de la pédagogie (pour les jeunes générations), dans une chronologie où se croisent les relations sans ambiguïtés entre le pouvoir, la police et la milice sous l’Occupation ; entre le pouvoir et la finance dans le monde contemporain. Au-delà de toute éthique.

Mardi 9 septembre

The Burning

Arte, 0 h 25

Pour sujet : en Afrique du Sud, alors calée dans l’apartheid, une vieille dame blanche se prépare, comme chaque semaine, à rendre visite à sa sœur dans une ferme voisine. Elle est accompagnée de sa cuisinière, de son chauffeur, tous deux métis. Ils découvrent alors une maison vandalisée, désertée. Ce qui ne changera rien au pique-nique de la vieille femme… The Burning est le premier court-métrage de Stephen Frears (de 31 minutes), tourné en 1967, tandis que le réalisateur est à peine âgé de 27 ans. Il y aborde les conflits raciaux, les rapports de maître à esclave. C’est déjà tout le laboratoire intime du cinéaste. Et une diffusion rare.

Vendredi 12 septembre

Le massacre de la rue d’Isly

France 3, 23 h 25

En mars 1962, quelques jours après les accords d’Évian, qui signent l’indépendance de l’Algérie, la communauté pied-noir est en ébullition. Le 26 mars, une manifestation se dirige vers Bab el-Oued, quartier qui cristallise toutes les tensions, centre névralgique de l’OAS, bouclé par l’armée française. Rue d’Isly, un barrage militaire cloisonne le cortège pacifique. Puis soudain résonne le bruit des mitraillettes. Les balles fauchent plusieurs dizaines de personnes. C’est la fin des Français d’Algérie, et le début de l’exode des pieds-noirs. Christophe Weber revient sur ce massacre plus ou moins oublié, nanti d’un regard dépassionné.

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