Santini gagne à bulletins secrets

Patrick Piro  • 18 décembre 2008 abonné·es

C’était gagnable, c’est largement perdu : par 88 voix contre 54, c’est un opérateur du privé qui distribuera l’eau aux quatre millions de clients des 144 communes du Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif). Veolia, titulaire du contrat depuis 1923, et qui aurait surfacturé le Sedif de près de 50 millions d’euros, sera difficilement délogeable. Grosse déception du front des élus PS, Verts, PC et divers gauche favorables à une régie publique, comme à Paris : 10 à 15 municipalités de gauche auraient soutenu l’option adoptée, que défendait André Santini, président du Sedif (et du Nouveau Centre). Jean-Pierre Pernot, maire PS de Méry-sur-Oise, a reconnu en faire partie. Pour les autres, mystère : alors qu’un vote public avait été demandé, c’est à bulletins secrets qu’il s’est effectué, à la demande des élus de droite. Le rapport de forces est même moins favorable qu’en mai dernier, quand Santini n’avait été réélu président du Sedif que par 77 voix. Ses opposants envisagent un recours juridique, mais ils doivent désormais se préoccuper d’une autre bataille : un « Grand Paris de l’eau » est en gestation pour rationaliser la production et l’assainissement. Santini tente déjà d’isoler Paris, accusé de manquer de démocratie et de préparer une hausse des prix. « À Paris, les citoyens ont voté, et l’eau, deux fois moins chère qu’au Sedif, n’augmentera pas » , rétorque Anne Le Strat, future présidente de la nouvelle régie publique de Paris, qui aura fort à faire dans les mois prochains.

Écologie
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