Des idiots et des anges

Ingrid Merckx  • 15 janvier 2009 abonné·es

Ange malgré lui. Tel est le dernier né de Bill Plympton, illustrateur américain emblématique de la School of Visual Arts, connu pour son strip politique « Plympton » et passé au cinéma en 1983 avec Boometown , film d’animation sur les dépenses militaires. Depuis, Bill Plympton multiplie moyens et longs métrages, qu’il dessine seul. Des idiots et des anges prend le parti du crayonné-hachuré légèrement retravaillé et colorisé par ordinateur. Dans un monochrome évoquant blancs et gris teintés, il anime une pantomime burlesque et sombre, traversée de douce poésie. Un homme cupide se voit pousser des ailes de bonté. Quand il tente de les couper, elles repoussent et le contraignent à changer. Cet ange récalcitrant évolue dans un univers où les objets et les oiseaux sont rondelets, la fumée solide et dévorante, les bars lugubres. Des traits définissent chacun : les yeux de l’ange, la chevelure de la blonde, le front du mari-bistrotier, les gros seins-grosses fesses de la cliente… Muet et musical, sardonique et surréaliste, Des idiots et des anges profite d’une bande-son épatante mâtinée de Pink Martini, Nicole Renaud et Tom Waits. Une exposition spéciale Bill Plympton se tient jusqu’au 31 janvier à la Galerie Chappe à Paris.

Culture
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