François Terrasson

Politis  • 15 janvier 2009 abonné·es

Il y a trois ans nous quittait François Terrasson. Écologiste passionné, dérangeant, iconoclaste et éminemment précieux, il s’évertuait à débusquer dans les méandres de notre inconscient ce que nous avions fait de la nature.
Les éditions Sang de la Terre ont rassemblé ses trois ouvrages majeurs, augmentés d’entretiens et de textes inédits. Un effort louable, qui contribue à établir une pensée dont l’époque est loin d’avoir saisi toute la profondeur.
La Civilisation anti-nature (296 p., 27 euros). L’homme moderne a élaboré un comportement binaire et frustre avec la nature : détruire massivement ou protéger religieusement, une même violence à deux facettes, finalement.
En finir avec la nature (320 p., 28 euros). L’idée de nature gêne profondément la société rationnelle et productiviste. Autant la détruire et la cadenasser pour y mettre bon ordre.
La Peur de la nature (272 p., 21 euros). Dans ce livre clef, François Terrasson nous met le doigt sur le cortex : l’homme n’aurait-il pas une sainte trouille de la nature, cette aire dominée par des pulsions, et qui lui rappelle une phase « primitive » de la civilisation où il fallait composer avec ce qui grouille ?

Bio quand je veux

De la sociologue Claire Lamine, dont nous avions remarqué l’ouvrage les Amap, un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs (éd. Yves Michel), voici une étude très intéressante sur le profil des consommateurs bio, largement complexifié depuis les pionniers. Comment vient-on à la bio ? Pour la santé, le goût, l’éthique ? Une partie des « bios » en fait un mode de vie et un axe de cohérence, mais une majorité se comporte en intermittent, « piochant » dans la bio une réassurance plus moins passagère et lui prêtant diverses vertus.
« Les Intermittents du bio », éd. Quæ (01 30 83 34 49, guillemo@versailles
.inra.fr), 342 p., 35 euros.

Écologie
Temps de lecture : 2 minutes