Ces populations privées de santé

En pleine « affaire Kouchner », l’ONG Oxfam International publie un rapport édifiant sur les systèmes
de santé privés dans les pays pauvres.

Thierry Brun  • 19 février 2009 abonné·es

La France et de nombreux pays donateurs font la promotion dans les pays pauvres de programmes de santé privés. Notamment par le biais d’audits sur le fonctionnement de systèmes de santé, comme celui demandé par le Gabon en 2004 à Bernard Kouchner, alors consultant, au cœur d’une polémique mise au jour dans le dernier livre de Pierre Péan, l e Monde selon K (Fayard).

Un récent rapport d’Oxfam International vient opportunément jeter un éclairage édifiant sur ces systèmes de santé privés [^2] et affirme qu’ils « sont souvent inefficaces et mettent en péril la vie des populations pauvres ».
Autre constat : « Les services de santé publique dans les pays pauvres sont délabrés. En Afrique subsaharienne, l’espérance de vie des adultes ou le nombre d’accouchements assistés par du personnel qualifié ont reculé au cours des dix dernières années » , déplore Sébastien Fourmy, d’Oxfam France-Agir ici.

Le rapport réclame le renforcement des soins publics et gratuits, « seul moyen efficace pour sauver des millions de vies dans le monde » . Et Sébastien Fourmy pointe des « priorités sectorielles et géographiques de l’aide française [qui] ne sont pas claires. Aujourd’hui, le gouvernement français se contente de souscrire à la stratégie que promeut la Banque mondiale en matière de santé ». Il demande à Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, *« de rompre avec cette position ».
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[^2]: « Optimisme aveugle : une remise en question des mythes concernant les soins de santé privés dans les pays », février 2009. Téléchargeable sur .

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