Le nouveau Galilée

Patrick Piro  • 26 février 2009 abonné·es

Le monde l’ignore, mais il a perdu la boule. Et c’est un sujet de grande perplexité pour Christian Gerondeau, « expert indépendant » qui se découvre presque seul à mettre le doigt sur une énorme mystification planétaire, « la plus importante depuis Galilée » : la lutte contre le dérèglement climatique, inutile et terriblement dispendieuse.
Résumons la lecture pénible d’un ouvrage bâti sur une série d’axiomes religieux et de raisonnements circulaires : les émissions de CO2 vont inéluctablement croître, puisque c’est dans la nature humaine d’exploiter la moindre goutte de pétrole ; ce n’est pas grave, parce que les faiseurs d’opinion, aux mains d’écologistes, nous mentent en prétendant que la température va augmenter.

Quant à l’après-pétrole, c’est une péripétie, puisque nos hommes de science ont maintes fois prouvé leur capacité à trouver des solutions. L’expert fait des règles de trois simplettes, impose ses « évidences », interpelle le lecteur à coup d’innombrables « qui pourrait croire que ? », cite même le « paradoxe de Gerondeau » … Hymne à la gloire inaltérable de la voiture, dénigrement héroïque des transports en commun – précisons que Gerondeau est président de la Fédération française des automobile clubs.
L’intérêt de consacrer un feuillet à cette « théorie » digne de la collection Harlequin ?

Il faut bien dénoncer de temps à autre l’imposture de la bande à Allègre, Galam, Lomborg, Haus, Giscard (auteur d’une préface tardive, hâtivement photocopiée et glissée dans le volume), etc., ses copains qu’il appelle au secours, à l’affût d’un bon coup médiatique, ou bien d’un poste au gouvernement. Gerondeau tend la perche à Sarkozy, page 266.

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Idées
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