Matricule 100

Christophe Kantcheff  • 19 février 2009 abonné·es

Le Matricule des anges fête son centième numéro. Créé en 1992 par deux anciens élèves de l’école de journalisme de Strasbourg, Thierry Guichard et Philippe Savary (respectivement directeur de la publication et rédacteur en chef), le Matricule des anges est un mensuel littéraire à part. Indépendant, consacrant une large place à la critique (qui ne cesse de diminuer ailleurs au profit des interviews, portraits, rencontres, qui contribuent au mouvement de « pipolisation » dans le champ artistique…), le Matricule est resté fidèle à sa ligne originelle : faire connaître le « fait littéraire », en mesurer la teneur, explorer les œuvres qui en portent témoignage.
Lire le Matricule , c’est avant tout découvrir toute une part de la littérature en train de se faire qui ne bénéficie guère des feux de la rampe médiatique, le plus souvent parce qu’elle s’incarne dans des formes anormales, risquées, singulières.

Le Matricule des anges n’exclut aucun genre littéraire : le roman est évidemment présent, mais aussi la poésie, le théâtre et les revues, publiés par des éditeurs de toutes tailles, y compris les plus petits.
Pour l’occasion, le mensuel paraît exceptionnellement avec deux unes recto verso. La première, habituelle, est consacrée à Chloé Delaume, qui vient après Rodrigo Fresan, Mathieu Riboulet ou Emmanuelle Pagano. La seconde annonce l’enquête effectuée auprès d’une quarantaine d’écrivains, à qui fut posée cette simple mais si difficile question : « Quelle critique littéraire attendez-vous ? » L’ensemble est passionnant, où l’on voit des écrivains qui pensent la critique et d’autres qui ne la pensent pas (ou plus), qui la considèrent exclusivement en fonction de leur œuvre ou aussi en tant que lecteur, qui en discernent les contraintes et en posent les exigences.
Le Matricule des anges franchit avec succès cette étape du 100e numéro. Souhaitons-lui longue vie !

Culture
Temps de lecture : 2 minutes