Remettre la pression

Les confédérations syndicales veulent de nouveau rassembler dans la rue le 19 mars.

Thierry Brun  • 26 février 2009 abonné·es

Les huit organisations syndicales [^2] qui organisent une nouvelle journée de grève et de manifestations le 19 mars ont pris soin de minimiser leurs divergences d’appréciation sur le sommet social du 18 février. Elles relèvent en chœur que les mesures présentées par Nicolas Sarkozy « sont trop parcellaires pour modifier le cap économique de la politique gouvernementale » et que « le Président a refusé catégoriquement d’augmenter le Smic, de modifier sa politique d’emploi dans la fonction publique et de revenir sur la défiscalisation des heures supplémentaires » , et ne manquent pas de dénoncer « l’attitude dogmatique du patronat ».

Pour l’ensemble des confédérations, la nécessité du moment est au maintien d’un front uni pour défendre l’emploi privé et public, « lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales » et « exiger des politiques de maintien du pouvoir d’achat des salariés, des chômeurs et des retraités » . Les huit appellent aussi « à poursuivre les actions engagées dans les secteurs professionnels » . Le gouvernement doit en effet tenir compte des mobilisations universitaires organisées par une coordination nationale qui a appelé le 2 février à la « grève illimitée » dans les universités, alors que d’autres mouvements sont en cours contre les réformes dans la fonction publique et le secteur de la santé.
Face à ce climat social très dégradé, la CFDT, FO, la CFTC et l’Unsa s’affichent déterminées. De son côté, la CGT « reste plus que jamais convaincue de la nécessité de réussir une nouvelle mobilisation interprofessionnelle unitaire de très grande ampleur » , mais sans aller jusqu’à la « grève générale interprofessionnelle » qui a la préférence de l’Union syndicale Solidaires (syndicats SUD).
La journée du 19 mars s’avère une nouvelle étape, avec un impératif : mobiliser au moins autant de monde que le 29 janvier, jour où les manifestations avaient rassemblé entre un et 2,5 millions de personnes, selon les sources. Mais, avant, les organisations de personnels et de médecins des hôpitaux seront dans la rue dès le 5 mars pour une mobilisation contre le projet de loi Bachelot « Hôpital, patients, santé, territoires ». Dans la fonction publique, les syndicats de fonctionnaires, qui ont entamé des discussions avec leurs ministres de tutelle, Éric Woerth et André Santini, réclament le gel de la suppression de 30 000 emplois en 2009 dans le cadre de la réforme de l’État.

[^2]: CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa et Solidaires.

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