Et de deux !

Thierry Brun  • 19 mars 2009 abonné·es

Tout indique que les syndicats vont réussir pour la deuxième fois en ce début d’année à organiser une vaste mobilisation interprofessionnelle. Comme le 29 janvier, il s’agit d’infléchir la politique du gouvernement et des entreprises sur l’emploi et les salaires au moment où la crise frappe durement les salariés, tous secteurs confondus. Insatisfaits des résultats du « sommet social » du 18 février, les syndicats ont donc remis le couvert en préservant l’unité, certes bien fragile, d’un mouvement et d’un ensemble de revendications pour « lutter contre la précarité et les déréglementations économiques et sociales ».

Ce 19 mars, Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT) et Jean-Claude Mailly (FO) défileront côte à côte. Outre ces trois grandes centrales, la CFE-CGC, la CFTC, la FSU, l’Unsa et Solidaires (dont SUD) ont aussi mobilisé leurs troupes. Après la très forte participation aux cortèges du 29 janvier (un million selon la police, 2,5 millions selon la CGT), les syndicats restent absolument confiants.

Ils rejettent l’idée d’un essoufflement du mouvement. Bernard Thibault parle d’ « un ras-le-bol général » . François Chérèque, quant à lui, se dit persuadé « que les salariés, étant donné ce qu’ils vivent, sont déjà mobilisés et qu’ils seront aussi nombreux dans la rue que le 29 janvier ».
Car, outre la forte participation attendue à la SNCF et dans le milieu enseignant, les appels à des arrêts de travail ont également été lancés dans le privé, notamment chez Total, Saint-Gobain, Auchan et Carrefour, dans des secteurs comme les banques, la chimie, la métallurgie, mais aussi chez les professionnels de la vente. Face à l’hémorragie de l’emploi (90 000 nouveaux inscrits au chômage en janvier), des usines sont bloquées par des salariés furieux de leur licenciement annoncé, comme GlaxoSmithKline à Evreux et Faurecia dans le Pas-de-Calais. Surtout, le succès des salariés guadeloupéens et de leur collectif, dépassant largement les syndicats, a ouvert une brèche. Ce succès servira-t-il à élargir le mouvement ? C’est toute la question.

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29 janvier, 19 mars... Et maintenant ?
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