Le dieu du rock et de l’amour

Dans « Ex-Voto », Xavier Durringer chante la gloire des paumés.

Gilles Costaz  • 4 juin 2009 abonné·es

On a retrouvé Xavier Durringer ! Nous voulons dire : Durringer auteur de théâtre, puisque l’auteur de Bal-Trap s’était mué en cinéaste, avec succès, jusqu’à faire un triomphe en Asie. Mais il écrit toujours pour la scène. La compagnie Septentrion a eu la bonne idée de monter l’un de ses textes récents, Ex-Voto , où l’on retrouve tout ce qu’on aime chez lui : la passion des gens des cités et des paumés, le sens de l’amour toujours drapé dans les querelles. Cela s’appelle Ex-Voto parce que l’héroïne va un jour prier la Vierge, mais aucun accent bénisseur dans cette histoire. La vraie religion des personnages, c’est le rock.
À la fin d’un concert, un jeune un peu rêveur rejoint une spectatrice qui chante seule dans la salle. Ils partent ensemble, pudiquement, prudemment. Ils ont la même idole, ils aiment le même rocker. Alors ils se plaisent. Tout devrait marcher si, rapidement, ils ne se retrouvaient sans le sou. La pauvreté et la société les poussent à la rue. Ils fuient vers la mer ; arrivés sur la Côte, ils occupent une maison vide. Mais on se fait toujours prendre. Alors il faut encaisser les coups et réinventer l’amour.
Sandrine Molaro, solaire comme sa robe écarlate, et Gilles-Vincent Kapps, lutteur lunaire dans son cuir rouge, jouent à vif, à fond, à cru. La mise en scène de Christophe Luthringer compose un nerveux road-movie sans route, fait de scènes éclatantes explosant dans l’obscurité et la nudité du plateau. Énergisant à souhait !

Culture
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