En Sarkozie

Politis  • 17 septembre 2009
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Converti à Stiglitz

Nicolas Sarkozy a dénoncé lundi la « religion du chiffre » et plaidé pour un changement de la mesure des progrès économiques et sociaux.
Plus fort encore, le chef de l’État, qui s’exprimait à l’occasion de la réception du rapport de la commission de mesure de la performance économique
et du progrès social, dirigé notamment par le prix Nobel Joseph Stiglitz, a pourfendu un système fondé sur les « moyennes » :
« La moyenne, c’est une façon de ne jamais parler des inégalités » et de « la religion du marché, qui, par principe, a raison » , a-t-il osé dire. On sait désormais à qui l’on doit l’instauration du bouclier fiscal : aux statisticiens obnubilés par la « moyenne ». Merci Sarko !

Taxe copie carbone

D’où viennent ces 17 petits euros la tonne de CO2 adoptés par la taxe carbone, sans effet sur le climat alors que les experts proposaient 32 euros ? D’une moyenne, sur deux ans, du prix de la tonne de CO2 sur le marché européen des quotas d’émission, créé en 2005 pour les industries les plus polluantes. Alors que Bruxelles visait la tonne à 30 euros environ, elle cotait 25 euros en août 2008 : c’est qu’on a encore distribué trop de quotas aux entreprises ! Puis la crise économique, ralentissant l’activité, a fait chuter le prix. La tonne valait 14 euros en août… montant souhaité par Fillon. Et rien n’a été dit sur la progressivité de la taxe. Pour cause. Voilà bien la conception sarkozyenne des politiques publiques : une copie carbone des conditions dictées par le marché.

Les échos
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