Encre blues

Un témoignage parfait sur les débuts du rock’n’roll et l’histoire du blues.

Éric Tandy  • 24 septembre 2009 abonné·es

Les passionnés de musique populaire anglo-saxonne pourront désormais compter sur la toute nouvelle collection Rivages Rouge, qui s’intéresse non seulement aux genres musicaux importants du XXe siècle, mais s’attarde aussi sur les contextes sociaux et politiques dans lesquels ceux-ci ont pu naître et se développer. Jamais de banales biographies sans esprit (comme cela est hélas si courant dans le domaine assez lucratif des livres sur le rock ou assimilé), mais plutôt des récits faits par ceux qui étaient réellement proches – voire eux-mêmes acteurs – de tel ou tel mouvement musical et de ce qui s’y rattachait. Après un ouvrage consacré à l’undergound dans les ­ sixties londoniennes ( Hippie Hippie Shake de Richard Neville) et un ­autre au gangsta rap (L.A.Byrinthe de Randall Sullivan), Rivages Rouge publie aujourd’hui un témoignage parfait sur les débuts du rock’n’roll et sur l’histoire du blues.

Feel Like Going Home, paru aux États-Unis en 1971, mais jusque-là jamais traduit en français, mélange en effet souvenirs de l’auteur (le journaliste Peter Guralnick, qui découvrit les deux styles musicaux pendant son enfance dans les années 1950), passages biographiques exemplaires (où l’on découvre les débuts d’un Muddy Waters ou d’un Howlin’Wolf) et entretiens avec quelques figures historiques (une savoureuse rencontre avec Jerry Lee Lewis, par exemple). Une manière vivante et encyclopédique de se replonger dans une époque où, selon Peter Guralnick, « l’achat d’un disque était avant tout une profession de foi esthétique » . De loin, le meilleur livre sur le sujet…

Culture
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