Ils veulent casser La Poste

Le gouvernement en a décidé : La Poste sera totalement ouverte à la concurrence dès le 1er janvier 2011. Des mouvements citoyens lancent une votation pour un référendum sur l’avenir de ce service public. Même si le combat est difficile, cette initiative est l’occasion d’affirmer des principes de solidarité.

Thierry Brun  • 24 septembre 2009 abonné·es
Ils veulent casser La Poste

Pour Nicolas Sarkozy et le gouvernement, le sort de La Poste est plié d’avance. La « votation citoyenne » lancée par une soixantaine de syndicats, d’associations et de partis politiques de gauche réunis dans un « comité national contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal », serait donc d’emblée vouée à l’échec.

L’argument avancé par le chef de l’État et ses ministres est que La Poste est confrontée à de nouveaux défis à l’approche de l’ouverture totale de son activité à la concurrence, prévue le 1er janvier 2011. Le changement de statut en société anonyme et l’ouverture du capital s’imposent donc. Un projet de loi qui sera présenté au Parlement en urgence dès octobre y pourvoira.

La volonté présidentielle s’appuie sur un mouvement de mise en concurrence des services postaux engagé depuis 1997 par la Commission européenne. En bonne logique libérale, il s’agit de maintenir ce cap. Il faut de nouveaux capitaux à la future Poste SA, qui aura dans un premier temps comme actionnaire principal l’État. Et, à terme, il n’y a pas de raison que l’entreprise ne soit pas privatisée, comme ce fut le cas de France Télécom, qui a quitté les PTT, entreprise publique qui regroupait naguère la poste et les télécommunications.

Pourtant, cette démarche symbolique de la votation citoyenne autour de l’avenir de La Poste a déjà remporté un succès en dépassant largement le cadre syndical des manifestations nationales autour de la défense d’un service public. Notamment parce que ce service public a la particularité de maintenir du lien social et d’être encore présent dans les territoires. Un débat fait rage sur les effets de la crise financière et de cette course à la rentabilité immédiate qui prendrait le pas sur l’intérêt général d’un service postal. Nul doute que cela laissera des traces dans les esprits au moment des régionales.

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