Il avait dit que… Mais finalement…

Si l’on en croyait les promesses, le pouvoir d’achat des travailleurs augmenterait, les sans-abri trouveraient un logement, les projets industriels respecteraient l’environnement… Bernique !

Un dossier de la rédaction  • 22 octobre 2009 abonné·es

Banques : « Elles devront financer
le développement économique »

Au plus fort de la crise, dans un discours de Toulon resté dans les mémoires, Nicolas Sarkozy appelait, le 25 septembre 2008, à « moraliser » le capitalisme financier et déclarait : « Il faudra imposer aux banques de financer le développement économique plutôt que la spéculation. » Cette phrase mémorable est à mettre au Panthéon des mensonges les plus éculés car, plus d’un an après ce discours, les banques ont adopté l’exact contre-pied de l’affirmation présidentielle et soutiennent plus que jamais le capitalisme financier.
Or, Nicolas Sarkozy s’est engagé dans un plan d’aide aux banques de 360 milliards d’euros (320 sous forme de prêts et 40 milliards sous forme de fonds propres qui devront être remboursés) pour remettre en état de marche le système bancaire. Les crédits accordés aux ménages et aux entreprises ont malgré cela enregistré une baisse «  d’une ampleur historique » , au premier semestre 2009, indiquait récemment l’Association française des sociétés financières (ASF). En revanche, les multinationales du CAC 40 ont reversé cette année 37,5 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires (plus de 60 % des bénéfices), des milliards que les entreprises auraient pu investir directement dans le « développement économique » et l’emploi.

Répartition : « Il faut redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs »

Le Président du « pouvoir d’achat » a eu cette belle envolée ce même 25 septembre 2008 : « Ne pas donner tous les bénéfices aux dirigeants et aux actionnaires, en destiner une part plus grande à ceux qui par leur travail ont créé la richesse, redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs. » Or, les paquets de mesures adoptées ces deux dernières années contredisent largement le propos présidentiel. Au prétexte de réduire le déficit de l’État, l’empilement de taxes (taxe carbone, taxes locales et peut-être taxe sur les indemnités journalières en cas d’accident du travail), les hausses des prix, franchises médicales, hausse du forfait hospitalier et le déremboursement de certains médicaments sont autant de nouvelles entailles dans le pouvoir d’achat de la France d’en bas. 7,9 millions de personnes sont désormais considérées comme pauvres (avec moins de 900 euros par mois) ; parmi elles, 3,4 millions de travailleurs. Et le pays compte 3,5 millions de mal-logés. De plus, le chômage a explosé : dans sa nouvelle projection, l’Unedic annonce 509 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en 2009, dont 328 000 indemnisés. Et l’on assiste à une explosion des inégalités de revenus. Or, Nicolas Sarkozy continue d’augmenter les exonérations patronales (28 milliards d’euros : c’est le coût pour l’État des compensations d’exonérations de cotisations sociales patronales cette année), notamment avec la suppression de la taxe professionnelle.

TVA : « Des contreparties à la baisse devront être apportées »

« De fortes contreparties devront être apportées par la profession » , affirme Nicolas Sarkozy devant l’Union professionnelle artisanale (UPA) en mars 2009, au sujet des professionnels de la restauration sur le point de voir passer la TVA de 19,6 à 5,5 %. Entendez par contrepartie une baisse des prix de 3 % sur un minimum de sept des produits proposés, l’augmentation des salaires des employés et la création de 40 000 emplois en deux ans. Ce que n’explique pas Nicolas Sarkozy, c’est que ces contreparties ne font l’objet d’aucune obligation et qu’elles sont soumises au bon vouloir des restaurateurs. Résultat : seuls 30 % des restaurateurs ont tenu la promesse de campagne du candidat Sarkozy mise en place au 1er juillet 2009. Et la baisse des prix est plus proche de 1,5 % que des 3 %. Coût de l’opération pour l’État : 2,4 milliards d’euros.

Crise : « Les responsables doivent être sanctionnés  »

Toujours dans son fameux discours du 25 septembre 2008, Nicolas Sarkozy affirmait à propos de la crise que « les responsabilités doivent être recherchées et les responsables de ce naufrage doivent être sanctionnés au moins financièrement » . Les bonus des traders n’ont rien à craindre, la BNP Paribas a, par exemple, provisionné un milliard d’euros de bonus, et leur paiement sera « différé », selon des nouvelles règles… totalement floues.
Lors du dernier Conseil européen à Bruxelles, le président de la République avait aussi affirmé « qu’il ne serait pas normal qu’une banque à qui nous octroierions des fonds propres continue à travailler dans des paradis fiscaux » . La situation n’a pas changé, et un décret de mars 2009 censé fixer les conditions de rémunération des dirigeants des seules « entreprises aidées » par l’État pendant la crise a montré les limites de l’engagement présidentiel : il est apparu très en deçà des tonitruantes déclarations sur les « patrons voyous ». En fait, actionnaires et grands patrons continuent de toucher de confortables dividendes, salaires ou avantages divers, sans qu’aucune enquête visant à établir leurs responsabilités ne soit engagée. Pourtant, l’ensemble des aides publiques aux entreprises représente en effet près de 65 milliards d’euros, dont 90 % sont financés par l’État. Les banques françaises qui ont reçu l’aide de l’État continuent d’exercer dans des pays ou territoires qui combinent fiscalité privilégiée et secret bancaire. La BNP Paribas n’a envisagé la fermeture que de quelques filiales dans les paradis fiscaux. Le décalage est grand entre les paroles et les actes sur cette question centrale.

Logement : « Plus de SDF d’ici à deux ans… »

« Je veux que d’ici à deux ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid… » , lançait le candidat Sarkozy, depuis Charleville-Mézières, le 19 décembre 2006. Près de trois ans plus tard, trois millions de personnes sont en situation de mal-logement ou sans logement en France. Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, a été jusqu’à proposer en novembre 2008 que l’hébergement des sans domicile fixe devienne obligatoire passé le seuil des – 6 °C. La très attendue loi sur le droit au logement opposable (Dalo) du 5 mars 2008 n’aura pas suffi à réaliser cette promesse de campagne. À ce jour, 93,5 % des prioritaires parisiens du Dalo n’ont reçu aucune proposition de logement. Plus grave encore, les expulsions ordonnées par les préfectures continuent de plus belle, alors même que l’État est désormais le garant du droit de chacun à bénéficier d’un toit.

Le président de France Télévisions : « Nommé avec l’accord de l’opposition »

Le 5 février 2009, en réponse à une affirmation de David Pujadas, Nicolas Sarkozy avait été catégorique : ce n’est pas le président de la République qui nommera et révoquera le président de France Télévisions puisque le nom de celui-ci sera proposé par le gouvernement en Conseil des ministres au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Et qu’une fois cette candidature acceptée par le CSA, elle doit encore être transmise « aux commissions des affaires culturelles de l’Assemblée nationale et du Sénat et, tenez-vous bien, ce nom doit être accepté à la majorité des 3/5, et l’opposition doit être d’accord avec la majorité pour accepter le nom ». Faux ! La nomination avec l’accord des 3/5 des commissions, qui traduirait un certain consensus républicain, avait bien été réclamée par le PS, mais le gouvernement s’y est opposé. Et le projet de loi adopté le 4 février, la veille de l’émission, stipule que le nom peut être… refusé à une majorité des 3/5. La nuance est importante car cela signifie qu’il suffira que le choix du président de la République soit approuvé par 2/5 des commissions, soit moins que la majorité, pour que sa volonté soit exaucée.

Décentralisation : « L’État n’impose pas d’en haut un projet »

C’était le 29 avril 2009, et Nicolas Sarkozy prononçait un discours à la Cité de l’architecture : « Le Grand Paris, c’est l’État qui donne l’impulsion nécessaire, mais qui n’impose pas d’en haut un projet qui ne peut réussir que s’il est partagé par tous. » La promesse n’engageait que ceux qui y croyaient. Car le projet de loi du Grand Paris, adopté en conseil des ministres le 7 octobre, aboutirait, s’il était voté, « à recentraliser dans les mains de l’État l’essentiel des compétences dévolues partout ailleurs aux collectivités locales » , prévient Bertrand Delanoë, le maire de Paris. Alors même qu’un titre entier du projet de loi est consacré aux dispositions relatives au projet de création d’un pôle scientifique et technologique sur le plateau de Saclay, les élus du conseil communautaire de la communauté d’agglomération concernée déplorent de « ne pas avoir pas été destinataires de ce texte » élaboré « sans concertation » . C’est aussi ce dont se plaint le maire de Nanterre, Patrick Jarry (PCF), après avoir reçu le 2 août, en plein été, deux projets de décrets : l’un dissout l’établissement public qu’il préside ; l’autre confie le territoire aménagé par cet établissement, soit la moitié du territoire de Nanterre, à l’Établissement public d’aménagement de La Défense. Le procédé d’extension de La Défense, bientôt sous tutelle de Jean Sarkozy, est si grossier qu’il a été désavoué, le 12 octobre, par la majorité UMP de Courbevoie.

Écologie : « Un projet au coût environnemental trop lourd sera refusé »

Le 25 octobre 2007, en clôture du Grenelle de l’environnement, Nicolas Sarkozy mettait en avant trois grands principes. Notamment celui-ci : « Premier principe : tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrés en intégrant leur coût pour le climat, […] pour la biodiversité. Très clairement, un projet dont le coût environnemental est trop lourd sera refusé. »

Depuis, trois « grands projets publics » au moins piétinent allégrement ce principe :

• Le plan de sauvetage des banques décidé fin 2008 : 360 milliards d’euros ont été dégagés pour les aider à surmonter la crise financière. Sans aucune contrepartie environnementale. Les trois premières banques privées françaises – Crédit agricole, BNP Paribas et la Société générale –, qui ont bénéficié de plusieurs milliards d’euros d’aide chacune, sont depuis des années dans le collimateur des écologistes pour leurs investissements à l’étranger dans des dizaines de projets déplorables du point de vue de l’environnement et des populations locales : infrastructures énergétiques (grands barrages, pipelines, nucléaire, etc.) ou de transport (port, etc.), extraction pétrolière, mines, usines de pâte à papier…

• Le plan de sauvetage de l’industrie automobile française : en février dernier, le gouvernement a attribué 6 milliards d’euros de prêts à Renault et à PSA Citroën, sans aucun engagement environnemental. Quant à la « prime à la casse » de 1 000 euros par véhicule ancien contre l’achat d’une voiture émettant moins de 160 g/km de CO2, elle profite « naturellement » à la majeure partie de la gamme des deux constructeurs français ! Et aucune obligation de reconversion vers des véhicules propres.

• La relance du nucléaire civil en France, avec la construction de deux réacteurs EPR. Mais, tradition nationale, le nucléaire n’a jamais eu un « coût environnemental trop lourd »…

Écologie : « Les projets n’auront plus à prouver leur intérêt »

Deuxième principe et deuxième mensonge. En conclusion du Grenelle de l’environnement, Nicolas Sarkozy affirmait : « Nous allons renverser la charge de la preuve. Ce ne sera plus aux solutions écologiques de prouver leur intérêt. Ce sera aux projets non écologiques de prouver qu’il n’était pas possible de faire autrement. […] Nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports. » Las, presque tous les projets autoroutiers engagés avant le Grenelle [^2] ont été maintenus ! Une clause d’exception du texte final prévoyait de les poursuivre s’ils répondaient à des intérêts locaux ou économiques considérés comme supérieurs : elle est très systématiquement invoquée. Le tronçon Pau-Langon (A65) est l’un des plus emblématiques de la langue de bois grenellienne : utilité économique très douteuse, impact sur la biodiversité locale, existence d’alternatives, etc.
Autre dossier lourd : le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44), qui cristallise une forte opposition locale, l’absurdité économique le disputant à l’énormité de l’emprise sur des terres agricoles et à l’inflation des émissions de CO2. Le gouvernement, jusqu’à présent, maintient son intérêt pour le projet.
Quant à la réforme du fret ferroviaire, actuellement en cours, elle vise la suppression d’un million de « wagons isolés » (petits volumes pour des dessertes locales) : de quoi provoquer un afflux de camions sur les routes pour assurer les livraisons dans les régions éloignées des grands axes.

Déchets : « Priorité au recyclage »

Au cours du même discours, le chef de l’État assurait que « la priorité ne sera[it] plus à l’incinération mais au recyclage des déchets. Il faudra prouver pour tout nouveau projet d’incinérateur qu’il s’agit bien de l’ultime recours » . La France est toujours une championne européenne de l’incinération, et l’on n’en voit guère le bout. Au moins deux projets d’incinérateur sont en flagrante contradiction avec la parole présidentielle : celui de Fos-sur-Mer, qui a déchaîné les passions pendant des années. Il est sur le point d’entrer en service ; et celui de Flamoval (Pas-de-Calais), très contesté, mais soutenu explicitement par le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo. À chaque fois, des projets alternatifs réduisant la part de l’incinération ont été écartés.

La filière bénéficie en fait de multiples « coups de pouce » qui finissent par constituer un ersatz de politique d’incitation. Tout d’abord, les nouveaux incinérateurs sont tenus de fournir de l’énergie à partir de la combustion des déchets. Ils y sont incités, mais seulement pour la production d’électricité, par des tarifs d’achat préférentiels incitatifs. Mais à rendement très médiocre : les deux tiers de l’énergie de combustion partent en chaleur dans l’atmosphère – sauf si l’incinérateur la livre à un réseau de chauffage urbain ou à un industriel, cas rare et qui ne fait pas l’objet d’incitations.

Autre aide déguisée : les incinérateurs bénéficient de baisses, voire d’exonération de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), qui peut être divisée par 10 s’ils se plient à quelques exigences environnementales assez peu contraignantes. Par ailleurs, considérés comme une production d’énergie renouvelable, ils ne sont pas soumis à la taxe carbone. Au nombre de 130 en France, ils émettent pourtant autant de CO2 que 2,3 millions de voitures !

Géorgie-Russie : « La Russie doit se retirer… »

« La Russie doit se retirer de tous les villages de la zone tampon, affirmait péremptoirement Bernard Kouchner le 10 octobre 2008, je vous le dis au nom du Président Sarkozy, et je vous promets que je viendrai vérifier personnellement. » Ces fortes paroles, après beaucoup d’autres, ont été prononcées quelques centaines de mètres avant le village géorgien de Pérévi, alors occupé par les troupes russes, au-delà du territoire de l’Ossétie du Sud, qui a proclamé depuis son indépendance. Le même jour, le ministre des Affaires étrangères, après le président de la République, explique que les observateurs européens allaient être autorisés à mener à bien leur mission de surveillance sur le désarmement en Ossétie du Sud, territoire qui, pour l’Union européenne, reste une province de la Géorgie. Octobre 2009 : le territoire de Pérévi (et quelques autres) reste occupé par les troupes russes, et l’Ossétie du Sud, qui se transforme en une énorme base militaire russe, n’est toujours pas accessible aux observateurs.

Afrique : « Il faut se débarrasser des réseaux d’un autre temps »

Alors ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy affirmait le 20 mai 2006 à Cotonou : « Il faut débarrasser nos relations des réseaux d’un autre temps et des émissaires officieux qui n’ont d’autres mandats que celui qu’ils s’inventent. » Avant d’ajouter : «  Il n’y a pas d’exception africaine, pas de prétendue spécificité culturelle qui justifierait je ne sais quelle incompatibilité entre l’Afrique et la démocratie […], à nous de débarrasser la relation Afrique-France de ses fantasmes et de ses mythes, qui la polluent. » Devenu président, il déclare en février 2008 au Cap, en Afrique du Sud : « Les temps ont changé et la France ne doit pas jouer le rôle de gendarme en Afrique du Sud.  […] Le défi de l’Afrique, c’est de s’approprier les droits de l’homme, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice comme l’héritage commun de toutes les civilisations et de tous les hommes. » Et à son retour, le Président fait escale au Tchad…

Afghanistan : « Je continuerai de rapatrier nos forces spéciales »

Le 26 avril 2007, dans l’émission « À vous de juger » sur France 2, Nicolas Sarkozy déclare : « La présence à long terme des troupes françaises dans cet endroit du monde [Afghanistan] ne me semble pas décisive. Le président de la République [Jacques Chirac] a pris la décision de rapatrier nos forces spéciales et un certain ­nombre d’éléments. C’est une politique que je poursuivrai. »
Le 7 novembre 2007, le président Sarkozy assure lors d’une visite officielle à Washington que la France restera engagée militairement en Afghanistan « aussi longtemps qu’il le faudra » . Le 26 mars 2008, il annonce devant le Parlement britannique un renforcement à venir de la présence militaire française. Le 3 avril 2008, le président Sarkozy déclare lors du sommet de l’Otan à Bucarest que la France enverra 700 hommes supplémentaires qui s’ajouteront aux 2 200 militaires français déjà déployés. Le 5 août 2008, la France prend le commandement « tournant » de la région de Kaboul. Le 22 septembre 2008, le Parlement français autorise la prolongation de l’intervention des forces armées. En janvier 2009, les premiers drones français de type opératif sont mis en place sur le théâtre afghan.

Culture : « Faire de l’éducation artistique une priorité »

« Nous souhaitons que […] v ous fassiez de l’éducation culturelle et artistique à l’école une priorité de votre action » (Lettre de mission du président de la République adressée à Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, 1er août 2007).
Après Christine Albanel, Frédéric Mitterrand a également été invité à placer l’éducation culturelle et artistique au cœur du système éducatif. Avec quels moyens ? Le budget de la Culture 2010 est annoncé avec une progression de 5,3 % des moyens d’action. Le patrimoine augmente de 9,3 % mais le programme « transmission des savoirs » de 1,9 % seulement. Pour obtenir une hausse de 4,1 % des crédits consacrés à l’éducation artistique, comme promis par le ministre, une seule solution : faire des coupes dans les budgets de l’action culturelle. Air connu depuis 2008. On déshabille Pierre… Et on ment comme un boutiquier.

[^2]: Voir fr.wikipedia.org, « projets d’autoroute en France ».

Publié dans le dossier
Les plus gros bobards de Sarkozy
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