Oui à de nouveaux parcs !

Jean Louis Joseph  • 8 octobre 2009 abonné·es

Non, il n’y a pas, en France, trop de parcs naturels régionaux. Ce réseau, composé de 46 parcs, ne couvre que 13 % du territoire français. Il pourrait passer à 20 % en 2020, ce qui ne serait que la moyenne actuelle des espaces protégés en Europe.
C’est un paradoxe de nous dire que les parcs seraient trop nombreux alors que la France n’a pas encore atteint cette moyenne, et alors que notre réseau est mis sur la sellette aujourd’hui par des projets de loi et des dispositions réglementaires qui le fragilisent. Loi territoriale, loi sur le Grand Paris, ordonnance sur les installations classées pour la protection de l’environnement, implantation sauvage de pylônes de téléphonie mobile, problèmes de financement : nos sujets d’inquiétude sont nombreux. Les parcs naturels régionaux sont installés depuis quarante ans dans le paysage français. Pour autant, leur existence n’est pas un acquis.

Ce n’est pas le nombre de parcs qui compte. La véritable question est : quels projets, pour quels territoires ? Les parcs naturels régionaux répondent à un besoin, celui pour un territoire de retrouver une identité forte face à la mondialisation. Aujourd’hui, ces parcs résistent mieux à la crise économique et sociale que d’autres territoires, parce que leurs activités économiques ne sont pas délocalisables et que le lien social qu’ils contribuent à créer est précieux.
Il est vrai qu’ils ont beaucoup changé depuis quarante ans. Créés pour répondre à la désertification rurale, ils ont intégré dans les années 1980 un développement économique respectueux. Ils doivent prendre en compte aujourd’hui l’aspect social. La spécificité des parcs naturels régionaux – et elle ne va pas forcément de soi dans les espaces protégés – est que l’homme est toujours au cœur du projet. Cette présence de l’homme n’a pas pour autant empêché les parcs d’enrayer en partie l’érosion de la biodiversité sur leur territoire et d’être à présent en reconquête pour certaines espèces (balbuzard pêcheur en Corse, bouquetin d’Europe en Chartreuse et en Vercors, etc.).

Peut-on reprocher aux parcs d’être trop nombreux alors qu’ils tentent de réconcilier l’homme avec son environnement ?
Peut-on, en temps de crise, oublier que les parcs génèrent de l’emploi rural à travers toute la France ? Quand ils ont été créés, nos territoires perdaient de la population. Aujourd’hui, nous en gagnons. Je n’aime pas le terme de croissance verte, je préfère celui d’économie écologique. Cette économie est quotidienne : nous créons des emplois pour nettoyer nos rivières, garder nos forêts, accueillir des personnes à mobilité réduite, mettre en place des circuits courts, etc.

Alors que de nombreux pays étrangers cherchent à importer le concept de « parc naturel régional à la française », ne pouvons-nous pas être tout simplement fiers d’avoir su être innovants ? Les parcs naturels régionaux ne sont pas trop nombreux, et je suis favorable au développement de nouveaux parcs.
Parce que la France compte des territoires d’une valeur patrimoniale naturelle et culturelle exceptionnelle. Et parce que nous saurons rester très exigeants sur ces projets qui doivent répondre à des critères précis, comme nous le sommes pour nos parcs en révision.

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