Quand le transport déraille

Le transport routier représente une part majeure des émissions de gaz à effet de serre. Les engagements du Grenelle de l’environnement ne sont pas assez ambitieux pour inverser la tendance. Alors que des alternatives existent, le nombre et la taille des véhicules vont même augmenter.

Thierry Brun  • 15 octobre 2009 abonné·es
Quand le transport déraille

Le transport routier est fortement responsable de l’accroissement de la consommation d’énergie en France, ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre (CO2). En effet, le trafic de marchandises est réalisé à 82 % par la route, souligne l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), et le secteur des transports est le premier émetteur de gaz à effet de serre (26 % des émissions en France). De tous les modes de déplacement, c’est de loin le transport routier qui émet le plus de gaz carbonique (93,5 %).

En 2007, lors des travaux du Grenelle de l’environnement, les organisations syndicales et environnementales ont travaillé ensemble pour faire admettre qu’une rupture avec l’actuelle politique des transports était nécessaire pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. À l’issue de ce Grenelle, la France s’est engagée à réduire massivement la part des transports de marchandises dans les émissions de CO2 en développant des alternatives fiables au transport routier.
En présentant récemment un plan d’engagement en faveur du transport ferroviaire de marchandises pour répondre à ces exigences environnementales, le ministre de l’Écologie, Jean-Louis Borloo, a aussi tenté de concilier l’inconciliable, c’est-à-dire une libéralisation extrême des transports ferroviaires et routiers avec les engagements du Grenelle de l’environnement.

Les choix retenus montrent l’incompatibilité qui existe entre la recherche permanente du profit maximum, l’intérêt général et social, et la protection de l’environnement. Ainsi, au nom de la concurrence et de la nécessaire privatisation, les récentes décisions du ministre de l’Écologie n’ont que l’apparence d’un plan vert, car la SNCF s’est aussi engagée à réduire fortement ses activités de fret non rentables, à cesser l’exploitation d’un certain nombre d’infrastructures ferroviaires, comme des gares de triage et des lignes indispensables pour l’économie locale. Au grand bénéfice du tout-routier…

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