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Politis  • 15 octobre 2009
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Drôle d’ « affaire Frédéric Mitterrand ». Il y eut d’abord Marine Le Pen, qui reconnut n’avoir pas lu la Mauvaise vie , le livre autobiographique du ministre de la Culture (sobre récit empli de la douleur de sa solitude affective – pour ceux qui l’ont lu), après avoir tranquillement ajouté le mot « jeunes » devant « garçons » dans le court extrait qu’elle en a cité. Puis, lui emboîtant le pas, Benoît Hamon (PS), lui aussi, précisa ne pas avoir lu le livre, et, en grand homme de culture, en avoir seulement consulté le « résumé sur le site de la Fnac » … Enfin, Laurence Ferrari, dans le JT de TF 1, qui, devant le ministre, déclara en direct n’avoir pas même ouvert l’ouvrage. Celle-ci termina alors l’interview par cette question qui, d’un coup, semblait dénier tout crédit à Frédéric Mitterrand, après douze pénibles minutes de confessions sur sa vie sexuelle : « Serez-vous dans l’hémicycle si l’Assemblée nationale votait une loi contre le tourisme sexuel ? » … La présentatrice, mais surtout le camarade Hamon, devrait méditer l’oraison funèbre de Léon Blum à l’enterrement de Roger Salengro, son ministre amené au suicide par l’extrême droite : « Il n’y a pas d’antidote contre le poison de la calomnie. Une fois versé, il continue d’agir, quoiqu’on fasse, dans le cerveau des indifférents, des hommes de la rue comme dans le cœur de la victime. »

Les échos
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