Inventeurs d’histoires

Le quartette d’Émile Parisien sait prendre des risques et se renouveler.

Denis Constant-Martin  • 12 novembre 2009 abonné·es

Cinq ans d’aventures communes ont fait du quartette d’Émile Parisien (révélation instrumentale de l’année aux Victoires du jazz 2009) un des ensembles les mieux soudés et les plus passionnants de la scène actuelle du jazz français. Son second CD témoigne de l’arrivée à maturité d’une génération de musiciens aux formations plurielles (Émile Parisien et le pianiste Julien Touery sont issus de la section jazz du collège de Marciac, le bassiste Ivan Gélugne et le batteur Sylvain Darrifourcq sont passés par le conservatoire de Toulouse). La musique qu’ils inventent à quatre réussit la gageure de maintenir un esprit de risque hérité du free-jazz dans un cadre cohérent qui vise à raconter des histoires musicales.

De fait, ils varient sans cesse les tempos, les rythmes, les atmosphères, chacun dans sa temporalité, sans cesser de suivre une logique du développement qui cimente chaque interprétation. Il ne s’agit pas de collage mais d’un travail sur la forme qui construit une dramaturgie telle qu’on pourrait la concevoir dans l’assemblage de plusieurs écrans vidéo montrant des images différentes mais indispensables les unes aux autres. Ils ne donnent jamais deux concerts semblables, et le superbe DVD inclus dans le coffret Original Pimpant, enregistré quelque temps avant le CD, illustre leur renouvellement permanent.

Culture
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