Copenhague : génération Climat

Le 7 décembre, s’ouvre dans la capitale du Danemark le sommet des Nations unies sur le climat. Préparé de longue date par nombre d’organisations, il draine de nouveaux militants parmi la jeunesse. Nous donnons ainsi la parole au mouvement Bizi, qui mêle critique sociale et défense de l’environnement.

Patrick Piro  • 3 décembre 2009 abonné·es
Copenhague : génération Climat

Till a quelques incertitudes sur son bac, en juin prochain, et plus encore pour les années suivantes. Comment voit-il l’avenir, avec ses copains, par temps de crise écologique ? « On pense qu’on est la dernière génération… » Il y a certes là de l’emphase adolescente, mais de tels propos auraient-ils été tenus par la classe « 18 ans » il y a seulement une décennie ?
Longtemps, cette crise n’a agité que les chercheurs et les écologistes. Bien que majeure, elle a tardé à susciter des mobilisations dans la société.
Inexplicable ? Pas vraiment. Il y manquait les ingrédients déclencheurs : des dégâts évidents et contemporains, des relations de cause à effet perceptibles, des responsables indiscutables. On est aujourd’hui un peu mieux fixés. Mais, surtout, c’est le sentiment d’urgence absolue qui l’emporte, alimenté par le flux constant des mauvaises nouvelles.

Les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître, et la dérive climatique outrepasserait la tendance du pire scénario admis.
En l’espace de quelques mois, partout sur la planète, le dérèglement climatique s’est imposé comme l’un des plus importants défis qu’ait eu à affronter l’humanité. Il fait du sommet « climat » de Copenhague (7-18 décembre), qui réunira les délégués de près de 200 nations sous l’égide des Nations unies, un rendez-vous historique. Même si ce dernier déçoit – ce qui est prévisible – par de trop faibles avancées dans la lutte planétaire contre le dérèglement, il aura suscité une avancée notable : la mise en branle de l’opinion publique. Appels, pétitions, actions se sont multipliés pour exiger un accord international ambitieux, à Copenhague ou après. La frange la plus politisée de ces mobilisations met clairement en accusation le système dominant. Mais le fait le plus marquant, c’est qu’elles rallient des forces nouvelles, rajeunies, échappant aux partis politiques, adeptes de l’action de terrain collective, souvent ludique, et se réclamant fréquemment de la décroissance. Avec une motivation simple et radicale : c’est la planète qu’il faut sauver, la vie est en danger.

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