Des mesures, vite !

Le sort des personnes en fin de droits sera discuté lors du sommet social prévu le 15 février à l’Élysée.

Thierry Brun  • 11 février 2010 abonné·es

Les syndicats et les associations de chômeurs tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois sur le sort des chômeurs en fin de droits. Ils parlent d’un phénomène massif, pire que dans les années 1990, où le chômage avait dépassé les 10 %. « Rien ne laisse supposer une prochaine diminution du chiffre du chômage, si ce n’est la désinscription des chômeurs non indemnisés » , souligne l’association de chômeurs AC !, alors qu’une négociation a débuté le 5 février sur « la gestion sociale des conséquences de la crise sur l’emploi ».

Le cas des chômeurs en fin de droits sera aussi l’un des dossiers du sommet social du 15 février à l’Élysée, sur lequel les syndicats mettent la pression. Les partenaires sociaux devraient présenter une série de propositions avant ce sommet et une séance plénière sur la crise de l’emploi prévue le 26 février, date beaucoup trop éloignée selon les syndicats, qui déplorent le manque de réactivité face à une situation urgente et grave.
Selon Pôle emploi, plus d’un million de demandeurs d’emploi arriveront au bout de leurs allocations chômage en 2010 (18 % de plus par rapport à 2009), alors que plus de 4 millions de chômeurs sont inscrits, dont la moitié ne touche aucune allocation-chômage. La plupart des chômeurs épuisant leurs droits à l’assurance chômage ne perçoivent pas l’allocation spécifique de solidarité (ASS), financée par l’État, ni le revenu de solidarité active (RSA). 400 000 d’entre eux pourraient se retrouver sans revenu de remplacement cette année, et même 600 000, selon des syndicats.

Les associations de chômeurs ­pointent les effets de la dernière convention d’assurance chômage mise en place pendant la crise. Et les syndicalistes montrent du doigt le Medef : « On va voir s’il fait un effort en mettant de l’argent de l’assurance chômage à disposition » , ont indiqué Stéphane Lardy (FO) et Maurad Rabhi (CGT). La CGT, comme les associations de chômeurs, demande que les partenaires sociaux pro­longent les droits à l’assurance chômage.

Autre mesure : « L’État devrait permettre à tous les chômeurs sans revenu de bénéficier de l’ASS » et doit « proroger les dispositifs allocation équivalent retraite (AER) et allocation de fin de formation (AFF) durant 2010 pour les demandeurs d’emploi » . Maurad Rabhi demande de « revenir sur le bouclier fiscal pour financer un ensemble de mesures » dont il estime le coût « entre 4 et 5 milliards d’euros » . AC ! et le MNCP réclament l’élargissement de l’accès à l’ASS et également au RSA pour les jeunes, ainsi que le relèvement du montant de ces minima sociaux, trop faibles pour vivre, mais craignent surtout que le sommet ne se traduise par une extension de la précarité.

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