Un sommet pas très social

Nicolas Sarkozy a renvoyé les dossiers importants – la réforme des retraites et le sort des « fins de droits » – au lendemain des régionales, sans varier d’un iota sur les remèdes à apporter à la crise.

Thierry Brun  • 18 février 2010 abonné·es

La réforme des retraites et le sort des chômeurs en fin de droits : ces deux gros dossiers au programme de la réunion d’agenda social entre le gouvernement et les partenaires sociaux, qui s’est tenue le 15 février à l’Élysée, attendront encore quelques semaines. Nicolas Sarkozy a joué la montre en particulier sur le dossier des retraites : il a renvoyé les négociations au mois d’avril, c’est-à-dire après les régionales. «  Les décisions seront donc prises au début de l’automne sous la forme d’un texte que le gouvernement déposera sur le bureau des deux assemblées » , a-t-il précisé.

Ce qui n’a pas empêché le chef de l’État d’affirmer, à l’issue du sommet, que, « compte tenu du temps que les mesures que nous prendrons mettront à produire leur plein effet, si nous voulons sauver le système de retraite, nous ne pouvons plus différer les décisions » . Plusieurs ministres ont laissé entendre ces dernières semaines que le gouvernement privilégiait deux pistes : le recul de l’âge légal de départ en retraite et l’allongement de la durée d’activité. Le prochain débat sera donc très encadré, avec comme objectif une sévère diminution des pensions de retraite.

Les dirigeants syndicaux, qui ont notamment réclamé une solution d’urgence pour les chômeurs en fin de droits, sont restés sur leur faim. Les 4 millions de chômeurs, auxquels il faudra donc ajouter cette année ce million de personnes en fin de droits (dont 400 000 devraient se retrouver sans ressources), devront attendre une prochaine « concertation » avec le secrétaire d’État à l’Emploi, Laurent Wauquiez, alors que les discussions ouvertes le 5 février entre les syndicats et le patronat n’ont pas permis d’aboutir à un accord. L’urgence patientera !

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