Sur la route

L’apprenti bibliothécaire de Nylso poursuit sa quête, douce et sensible.

Marion Dumand  • 25 mars 2010 abonné·es

Jérôme suit son petit bonhomme de chemin. Jérôme ? Un jeune garçon qui, depuis le début de ses aventures en 2002, berce un grand rêve un peu fou : devenir libraire. Aujourd’hui, il entend prendre la route dans le simplement nommé Jérôme et la route , cinquième tome que dessine Nylso, avec Marie Saur au scénario. En roulotte, il compte bien quitter sa ville de province pour rejoindre la grande, la capitale, celle de son pays imaginaire, un drôle d’endroit où le temps se serait arrêté, emmêlé, quelque part près des confins du Moyen-Orient, aux marges de feu l’empire ottoman. Jérôme porte la toque turque, son patron a l’allure d’un antique hébreu, et Lady Chimindler les vêtements d’une pionnière américaine. Là, il n’y a pas de voitures bruyantes, mais une Bourrique causante et une nature très présente.

Nylso lui aussi suit son bonhomme de chemin. Comme son héros, il était seul au début de l’aventure, et comme Jérôme embarquant son amie Sylvana, Nylso a, dès le deuxième tome, accueilli la scénariste Marie Saur dans son univers tout en poésie et en finesse. Très petites, les cases se gorgent de traits fins, légers. L’herbe s’y anime d’un souffle de vent, le ciel nocturne vibre. Les personnages aussi s’emplissent de vie, d’émotions, d’hésitations, sans jamais apparaître en gros plan. Humains à la truffe triangulaire, Jérôme, Sylvana, la Petite Fille et Bourrique sont les menus éléments d’un grand tout où la pudeur et l’intime se mêlent. Avec délicatesse et esprit.

Culture
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