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Politis  • 8 avril 2010 abonné·es

Les Jours heureux

Le programme du Conseil national de la Résistance : comment il a été écrit et mis en œuvre, et comment Sarkozy accélère sa démolition,
collectif, La Découverte, 200 p., 14 euros.

Le titre portait son poids d’optimisme : les Jours heureux. Publié en mars 1944, il désignait le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), ponctué de réformes ambitieuses, économiques et sociales, dans lequel s’additionnent la Sécurité sociale, les retraites par répartition, la liberté de la presse. À la veille de son élection, le 4 mai 2007, Nicolas Sarkozy saluait aux Glières, en Haute-Savoie, la mémoire des maquisards exécutés par les nazis et les miliciens. Élu président, il a remis le couvert en 2008 et en 2009, soulignant précisément que son action se situerait dans le droit fil « du Conseil national de la Résistance, qui, dans les heures les plus sombres de notre histoire, a su rassembler toutes les forces politiques pour forger le pacte social qui allait permettre la renaissance française ». Or, c’est bien exactement le contraire que Nicolas Sarkozy s’applique méthodiquement à faire depuis son élection. D’où la contre-offensive de l’association Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui, parrainée par Stéphane Hessel, qui vient de rééditer in extenso le programme du CNR, avant de l’agrémenter aujourd’hui des réflexions de Jean-Luc Porquet, Emmanuelle Heidsieck, Martine Orange, François Ruffin et Olivier Vallade.

La Soif du gain

Michael Walzer, traduit de l’anglais (États-Unis) par Myriam Dennehy, Emmanuel Dupont et Laurent Thévenot, éd. de L’Herne, « Carnets anticapitalistes », 64 p., 10,50 euros.

« Qui est réellement responsable de la crise financière ? » C’est la question que posait, en guise de titre à un article qui fit date, publié par la revue Dissent qu’il dirige, le philosophe américain Michael Walzer, professeur au prestigieux Institute for Advanced Study de Princeton. L’auteur y propose, au lendemain du récent effondrement du capitalisme mondialisé dû à la fameuse « crise des subprimes  », une analyse théorique des ressorts de cette « soif du gain » érigée partout en véritable dogme et dont les conséquences ne peuvent être que « l’instabilité et les pires abus ». Nouvel opus de la tonique collection des « Carnets anticapitalistes » de L’Herne, rassemblant en outre deux autres textes de Michael Walzer, cette traduction est l’occasion de découvrir une figure de la gauche américaine encore méconnue en France.

Idées
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