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Politis  • 8 avril 2010
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Quelle mouche a piqué Jean-Luc Mélenchon le 19 mars devant la caméra des étudiants de Sciences Po venus l’interviewer sur les causes de l’abstention ? Le président du Parti de gauche s’en est pris à la une du Parisien qui avait titré dans l’entre-deux-tours des régionales sur la « réouverture des maisons closes » . « Je n’ai jamais entendu quelqu’un me parler de ça, sinon vous et votre sale corporation voyeuriste et vendeuse de papier » , explose Mélenchon devant l’étudiant, qui, précisément, n’était pas venu lui parler de ça… Est-ce le calme de son jeune interviewer qui a porté à incandescence la colère du député européen ? Toujours est-il que celui-ci s’est ensuite tout seul échauffé la bile : « Votre tête est pourrie  […] Petite cervelle » , etc. Avant, joignant le geste à la parole, de lui faire signe de la fermer. Sans doute en proie au surmenage, Mélenchon a pratiqué à l’égard des journalistes le « tous pourri » qu’il critique à juste titre quand cela vise les politiques. Aurait-il eu face à lui le directeur ou le rédacteur en chef du Parisien, auteur de la fameuse manchette en effet « voyeuriste », nous aurions pu comprendre son ire. Jean-Luc Mélenchon croise assez souvent les nababs de ce métier, auxquels il aurait parfois d’excellentes raisons de dire leur fait, pour ne pas tenir un étudiant en journalisme pour le pire représentant de la « corporation ».

Les échos
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