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Politis  • 3 juin 2010
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Juste un oubli de Lagarde

En « exclusivité » pour le Parisien (30 mai), Christine Lagarde s’est livrée à un exercice audacieux, affirmant que « près de 100 000 emplois » vont être préservés grâce à l’intervention d’un Comité interministériel de « restructuration industrielle ». La ministre de l’Économie a cependant omis de s’expliquer sur les chiffres du chômage publiés la veille par le ministère du Travail. Réparons cet oubli : Pôle Emploi a enregistré 35 200 demandeurs d’emploi supplémentaires en avril, toutes catégories confondues. Et plus de 4,5 millions de chômeurs sont à la recherche d’un emploi que le gouvernement pourrait préserver. Encore un (gros) effort, Mme Lagarde !

Le Sedif et Veolia en eaux troubles

Veolia et André Santini, l’actuel président du Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif), sont dans le collimateur de la chambre régionale de la Cour des comptes depuis que la multinationale de l’eau est assurée de poursuivre l’exploitation du juteux marché de l’eau en Île-de-France. Un rapport rendu public le 21 mai, un mois avant la décision définitive de l’attribution de ce marché de 370 millions d’euros, a relevé quelques irrégularités dans la gestion de l’eau francilienne par le géant français. Ainsi, en trois ans, Veolia a reçu 186 millions d’euros du Sedif en paiement de travaux et de prestations d’ingénierie, « en méconnaissance des règles du code des marchés publics » . L’irrégularité subsisterait dans le renouvellement de la délégation de service public, relève l’impertinente Cour des comptes. Personne n’est parfait.

La SNCF, la Commission et Lisbonne

On doit sans doute au hasard la publication dans les Échos du 31 mai du contenu d’une lettre datée du 11 février, émanant de la Commission européenne, laquelle demande « dans les plus brefs délais » la suppression du statut d’établissement public de la SNCF. L’entreprise ferroviaire devrait donc connaître le même sort que La Poste, qui est aujourd’hui une SA à la suite des injonctions de Bruxelles, au motif que le statut est une garantie constituant une aide d’État incompatible avec le droit européen de la concurrence et donc avec les traités. Sarkozy et certains socialistes avaient pourtant affirmé que le traité de Lisbonne marquait une avancée importante pour les services publics…

L’éducation, un (futur) champ de ruines

Le ministère de l’Éducation nationale planche sur un « schéma d’emplois 2011-2013 » dont les premières pistes, révélées lundi sur le site du Café pédagogique, ont suscité un tollé à gauche et dans les organisations syndicales. Pour continuer de supprimer massivement des postes d’enseignants, le sarkozyste Luc Chatel prône une augmentation du nombre d’élèves par classe en primaire et dans les collèges. On apprend aussi que le ministre veut supprimer les « Rased » qui s’occupaient des enfants en difficulté. Et, bientôt, on ne pourra même plus enseigner aux pauvres comment l’éducation a été sacrifiée par Sarkozy pour sauver la finance…

Les échos
Temps de lecture : 3 minutes
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