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Politis  • 10 juin 2010
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Après France Télécom, La Poste ?

Dans une lettre de six pages adressée à Jean-Paul Bailly, président du groupe La Poste, et à plusieurs ministres, le Syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste indique que les rapports annuels des médecins du travail « soulignent depuis plusieurs années une dégradation de la vie au travail ». Dès les premières lignes, le syndicat attire l’attention : « Des suicides ou des tentatives de suicide, dont on peut penser qu’ils sont exclusivement liés à des situations de vie professionnelle, surviennent dans toutes les régions, dans tous les métiers et aux différents niveaux de l’entreprise. » Face à ce constat édifiant, la direction a botté en touche. Elle ne pourra pas dire qu’on ne l’avait pas prévenue.

À chacun son Botul

Le 10 mai, pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, Ségolène Royal avait rendu un vibrant hommage, sur son blog, à un personnage de l’histoire rochelaise du XVIIIe siècle : Léon-Robert de L’Astran, « humaniste et savant naturaliste », présenté comme un « dissident » du «  capitalisme négrier » . Enquête faite, Sud-Ouest (7 juin) révèle que le héros de Ségolène n’a pas plus existé que Jean-Baptiste Botul, le (faux) philosophe cité par BHL. « Léon-Robert de L’Astran est né de l’imagination foisonnante d’un adhérent du Rotary » de La Rochelle, « a fait son entrée sur Wikipédia en janvier 2007 » et rebondit depuis de site en site.

Le lien erroné était bon

L’espace de quelques heures, les militants d’Attac n’en ont pas cru leurs yeux. Le 3 juin, un lien erroné sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères renvoyait au site retraites-2010.fr, lancé par Attac France pour promouvoir une réforme juste des retraites, en lieu et place d’un lien vers le site du gouvernement retraites2010.fr. « Nous ne pouvons que nous féliciter de ce qui apparaît enfin comme un geste d’ouverture de la part du Président Sarkozy » , ironise l’association dans un communiqué.

Porte averti par Val

Le 20 mai, Didier Porte, dans sa chronique matinale de France Inter, s’amusait à imaginer comment Dominique de Villepin, dont le langage de charretier est de notoriété publique, pouvait se défouler avant d’arriver à la station où il était invité, et ainsi ne pas accumuler les gros mots au micro : en criant trois fois dans sa voiture « J’encule Sarkozy ! » Que n’avait-il fait ! Il a été convoqué dans le bureau de son directeur, Philippe Val, qui lui a collé un avertissement officiel. Et ses petits « camarades », Nicolas Demorand, Thomas Legrand et Bernard Guetta, l’ont à leur tour flingué, quelques jours plus tard sur Canal +, estimant que l’humoriste était allé trop loin. Demorand s’est même livré à un éloge de Stéphane Guillon pour mieux descendre Porte. Tout cela, bien sûr, au nom du bon goût et de l’élégance.

Les échos
Temps de lecture : 3 minutes
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