Quitter sa banque

Thierry Brun  • 23 septembre 2010 abonné·es

Que faire ?

Combien de fois vous êtes-vous promis de changer de banque ? Et combien de fois avez-vous finalement renoncé ? Il n’est pas difficile de deviner pourquoi : le modeste citoyen détenteur d’un compte manque d’informations sur l’établissement à qui il confie son argent. Les banques françaises, réputées parmi les plus chères d’Europe, ne communiquent pas le coût et les modalités d’un changement d’établissement, ce qui rend pratiquement impossible des comparaisons entre les offres. Ainsi, la Commission européenne a montré dans une enquête que le taux de mobilité est particulièrement faible dans ce secteur.

Une association de consommateurs, l’UFC-Que choisir, a aussi souligné il y a quelques années le niveau exorbitant des coûts pour le client qui souhaite changer de crémerie. Serions-nous donc prisonniers de notre établissement bancaire ? Non. Depuis 2005, les banques se sont engagées à ne pas percevoir de frais sur les clôtures de comptes à vue. Et, depuis 2009, elles sont tenues de mettre en place un service de mobilité gratuit, censé résoudre les formalités administratives en cas de transfert de comptes. Des délais sont mêmes prévus, et un guide de la mobilité bancaire peut être d’une grande utilité. Quitter sa banque est donc possible, même si cela relève encore du parcours du combattant et entraîne tout de même des frais.

Pourquoi ?

Que fait ma banque avec mon argent ? Que fait-elle de ses prêts ? Vont-ils à des marchands d’armes ? A-t-elle des comptes dans des paradis fiscaux ? Comment traite-elle ses salariés ? Comment agit-elle pour la protection de l’environnement ? Autant de questions qui peuvent inciter à placer ses sous ailleurs, car une étude sur les politiques environnementales et sociales des banques, réalisée en 2007 par l’ONG les Amis de la Terre, a montré que les activités de seulement deux banques (sur neuf) ont des impacts environnementaux et sociaux positifs. En tête, la Nef, coopérative de finances solidaires qui a la particularité de proposer une transparence totale des financements, suivie du Crédit coopératif, banque de référence de l’économie sociale. Et si on veut en savoir plus, les Amis de la Terre ont lancé en mars un site d’analyse des banques, des assurances et des produits d’épargne.

• Le guide de la mobilité bancaire, disponible sur le site du ministère des Finances,
•  Le site de l’ONG les Amis de la Terre.
•  La Nef, 0 811 90 11 90, lanef@lanef.com
•  Le Crédit coopératif,

Le geste utile
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