Manger mieux au réveillon

Patrick Piro  • 23 décembre 2010 abonné·es

Que faire ?

Il y a ceux qui ne font pas tout un plat de la sacro-paganique bouffe du 24 décembre : ils s’intéresseront facilement à un menu sortant des « incontournables » de Noël. Avec d’excellents ingrédients bios, locaux, éthiques, etc. : décembre n’est pas synonyme de disette sur les calendriers des produits de saison. Et pourquoi pas manger mieux au lieu de plus ? Préoccupons-nous de ceux qui font question d’inviter à leur table les stars convenues de la gastronomie natale. Le foie gras est de loin le plus polémique, parce qu’issu, par définition, de l’organe dégénéré d’oies ou de canards gavés de force. Un seul producteur (espagnol) affirme aujourd’hui se passer de cette barbarie. Les avis sur sa qualité gustative sont divers. Il est de toute façon rare. Reste qu’il existe d’excellentes recettes maison de pâté de foies de volaille (bio et tout). Pour le saumon, il existe une échappatoire. Pas le « sauvage d’Atlantique », souvent pêché en mer Baltique hyperpolluée, et menacé de disparition, mais le « bio d’élevage », qui n’a rien à voir avec « l’industriel d’élevage » bourré de chimie et d’antibiotiques. La dinde ou autre volaille, c’est assez facile à trouver en bio, voire en Label rouge (au moins, ce n’est pas de l’élevage concentrationnaire). Et pour les huîtres, on respire – ouf ! Elles grandissent en mer, « naturellement », et les contrôles sanitaires sont tatillons. Quant au champagne, préférez le bio (rare), à cause des pesticides. Mais passons l’éponge sur le CO2 : 2,5 kg émis pour produire une bouteille, ce n’est pas plus que les 8 km aller-retour en voiture pour rallier la fête familiale. Pour les chocolats de fête, la truffe « clean » est rare aussi. Le meilleur choix : une recette maison avec des plaquettes de chocolat bio éthique.

Pourquoi ?

À l’abri derrière l’injonction collective de la fête et du plaisir, l’industrie de la grande bouffe standard s’en donne à cœur joie : les marchandises débordent des gondoles, pourtant on s’angoisse, avec la foule du 24 décembre à 17 h, de « ne plus rien avoir ». Alors, pinailler sur les étiquettes… Un conseil, pour se motiver un peu : lire (l’estomac vide) quelques lignes sur les conditions de production industrielle du foie gras, du saumon ou de la dinde.

Comment ?

•  www.consoglobe.com : chercher « menu bio fêtes » pour des idées d’autres menus de Noël.

•  www.greenpeace.fr : chercher « guide de consommation ». Avec celui de Noël et des poissons, évitez les produits OGM et les espèces surpêchées.

•  www.nausicaa.fr/visa-pour-bien-consommer.html : très détaillé sur les poissons.

•  www.greenzer.fr : chercher « saumon », « foie gras », « volaille » pour en avoir le cœur net.

•  www.mangerbouger.fr/bien-manger/la-cuisine/les-produits-de-saison.html : des calendriers de fruits, légumes, viandes, fromages et poissons de saison.
Et lire Des fraises en hiver, de Claude-Marie Vadrot (éd. Delachaux et Niestlé), pour comprendre les ravages du commerce des produits de contre-saison.

• Si vous êtes un inconditionnel du foie gras, visez les marques sans OGM : 
Alma Mater : Jeanne Bertot, Fauchon, Intermarché́ : Guillaume Dunoy, La Bastide gourmande, Labeyrie, Lenô̂tre, Marie Odile et Gérard Gavada, Picard Surgelés

Le geste utile
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