Les spin doktors du FN
Comme son père, Marine Le Pen n’est pas trop regardante sur le passé activiste de ses proches. Le choix de certains de ses experts et conseillers en témoigne.
dans l’hebdo N° 1135 Acheter ce numéro
Dans la primaire qui l’a opposée à Bruno Gollnisch pour la direction du FN, comme pour travailler sur le programme économique et social qui doit crédibiliser sa candidature à la présidentielle, Marine Le Pen s’est entouré d’un vivier d’experts qui l’alimentent en notes argumentaires et analyses. L’Express , qui a pu les rencontrer sous couvert d’anonymat, fait état d’un groupe hétéroclite d’une dizaine de personnes (fiscaliste, haut fonctionnaire, chef d’entreprise, intellectuel, juriste…). Ce genre de cercle, courant auprès de tout candidat à la présidentielle, l’est moins à l’extrême droite, où il traduit le professionnalisme avec lequel Marine Le Pen envisage de conduire son combat.
À côté de ce dispositif, Louis Aliot, ancien secrétaire général du FN et proche conseiller de Mme Le Pen, avocat et agrégé de droit public, a ouvert récemment le cercle Idées-nation, un think tank composé d’une trentaine de personnes et destiné à rendre opérationnel le programme que défendra la candidate.
Cette dernière s’est aussi attirée le soutien d’anciens partisans de Bruno Mégret qui avaient quitté le FN en 1998 en défendant une ligne de crédibilisation du discours frontiste dont Marine Le Pen est aujourd’hui porteuse. C’est le cas de ses deux plus proches conseillers, Steeve Briois, patron de la fédération du Pas-de-Calais, qui travaille à son implantation locale à Hénin-Beaumont, et Bruno Bilde, son bras droit. Mais aussi de Nicolas Bay, qui fut tête de liste en Île-de-France en 2004 contre Marine Le Pen, ou Philippe Olivier, l’époux de Marie-Caroline, l’aînée des sœurs Le Pen, avec qui elle prépare certains discours et peaufine ses petites phrases. D’autres viennent carrément des milieux nationalistes-révolutionnaires, tel Frédéric Chatillon, une ancienne figure du GUD à l’activisme musclé, qui conçoit ses documents de campagne, tandis que Christian Bouchet, un antisioniste virulent, et Laurent Latruwe, ancien de l’œuvre française, un groupuscule antisémite, contribuent au site Nations presse info, qui la soutient.
