Utiliser des couches plus écolos

Ingrid Merckx  • 13 janvier 2011 abonné·es

Que faire ?

D’abord, calculer : un bébé utilise en moyenne six couches par jour, une quarantaine par semaine… Soit 5 500 couches jusqu’à ce qu’il soit propre, a évalué le Centre national d’information indépendante sur les déchets (Cniid). Coût moyen : 1 760 euros. Une couche sale pesant environ 150 gr, un enfant génère près de 913 kg de déchets qui ne pourront qu’être incinérés ou enfouis (200 à 500 ans pour se dégrader). Un couple qui vient d’avoir un enfant augmente de 50 % sa production de déchets. Sauf s’il utilise des couches lavables ou bios jetables. Pour les jetables, il suffit de changer de marque. Il en existe plusieurs en bio (Babycare, Moltex…) : le mieux, c’est de tester. Ou d’opter pour la lavable, qui n’est pas un retour aux langes d’antan ! Quelques gestes à apprendre au début, mais c’est la plus écolo (pas de produit de synthèse, elle consomme 3,5 fois moins d’énergie), la plus durable et économique. Elle existe en tout-lavable (en fibre naturelle qui laisse passer l’air, pas comme le plastique) ou semi-lavable (une surcouche + un petit matelas jetable). Même débat ou quasi pour les couches adultes (menstruations, maternité, incontinence, gériatrie…), mais le bio y est balbutiant.

Pourquoi ?

Les couches bios sont élaborées à partir de matières premières naturelles et renouvelables (cellulose FSC, PES, silicone ou caoutchouc naturel), les jetables sont biodégradables à 50 % au moins, l’emballage est en amidon de maïs sans OGM à 100 %. Elles ne contiennent ni latex, ni chlore, ni phtalates, ni bisphénol A. Elles ont été testées dermatologiquement et blanchies à l’oxygène. Certaines sont fabriquées en France (Bio Babby) avec « trois fois moins de SAP [gel absorbant chimique] en moyenne » que les conventionnelles. Une substance retirée des tampons hygiéniques en 1985 !

Soumis au code des marchés publics, les établissements publics (crèches, maisons de retraite, hôpitaux) ne peuvent choisir leurs fournisseurs. Le Grenelle de l’environnement a prévu un programme déchets, mais rien n’est encore organisé. Les hôpitaux en génèrent pourtant 1 050 kg par lit par an, une crèche de 80 places jette 400 couches par jour. À l’étranger, des sociétés les collectent, mais pas en France, où il n’existe pas de tri spécifique. En revanche, des associations proposent un service de pressing. Et de plus en plus de crèches utilisent des gants de toilette plutôt que coton ou lingettes…

Comment ?

• En magasins bios et dans certaines enseignes, mais plus de choix et de tarifs sur Internet. Les bios jetables coûtent entre 0,30 et 0,35 centime pièce, soit le même prix moyen que les autres. Les lavables coûtent entre 9 et 32 euros (en prévoir plusieurs !). Plusieurs sites proposent des « packs ». On peut mixer les deux modes.

• Infos : Cniid, Ademe, Anap.

• Bilan, bibliographie et pressing : couches-ecoservice.com

•  Démonstration : hamac-paris.com

Le geste utile
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