Festival d’Angoulême : le grand ancien et le petit jeune

Le Festival d’Angoulême fait le grand écart avec son palmarès 2011.

Marion Dumand  • 3 février 2011 abonné·es

Dévoilé le 31 janvier, le palmarès du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême témoigne d’un grand écart entre les deux prix les plus prestigieux. Toujours aussi symbolique, pour ne pas dire retardataire, le Grand Prix a été décerné à l’américain Art Spiegelman (photo). Il était temps. Le fondateur de la revue Raw (1980) est surtout connu pour Maus (1987 et 1992 pour l’édition française), qui raconte la vie de ses parents, juifs, pendant la Shoah, et lui valut le prix Pulitzer (1992). À la fois pourfendeur de Bush et traumatisé du 11 Septembre ( À l’ombre des tours mortes ), il démissionna en 2001 du New Yorker pour en dénoncer le conformisme. Un prix mérité, donc, mais sans surprise.

À l’opposé de celui qui récompense le meilleur album. Car Cinq Mille Kilomètres par seconde de Manuele Fior a beau être une bande dessinée sympathique, chassé-croisé amoureux et parfois égyptien, elle ne saurait rivaliser avec d’autres œuvres sélectionnées. On se réjouit cependant pour sa petite maison d’édition suisse, l’intéressante Atrabile. On peut aussi se rattraper avec le Prix spécial décerné à David Mazzucchelli pour Asterios Polyp , chez Casterman.

Hors compétition officielle, Angoulême permet aussi d’attirer le regard sur la revue lyonnaise l’Arbitraire , prix Alternatif. Et la grève toujours d’actualité à l’Association [^2].

[^2]: Voir le blog : http://longue-vie-a-lassociation.mopi.fr/ et la « picole de soutien », le 4 février, à la librairie Monte-en-l’air (Paris XXe).

Culture
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