Lu, vu, entendu

Politis  • 3 février 2011
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ENTENDU

Le « Premier Cercle », ce club très fermé de riches donateurs montré du doigt au plus fort de l’affaire Woerth-Bettencourt, a repris ses activités. Et c’est très discrètement que Nicolas Sarkozy s’est rendu le 25 janvier à l’une de ses réceptions dans un grand hôtel parisien. Là, affirme France Inter, dont un reporter a recueilli les confidences de participants, le chef de l’État se serait lâché. Parlant à bâtons rompus durant trente minutes, enchaînant les plaisanteries, il a ironisé sur le peu de succès rencontré par la manifestation des enseignants, estimant qu’il n’y avait « personne dans les rues » , fustigé les 35 heures et l’impôt sur la fortune (ISF), qualifié de « scandale » . Autre confidence rapportée à l’antenne par un témoin : « Pour l’instant, j’ai l’obligation d’être discret car je suis président, mais attendez que je sois en campagne. » Encore des promesses.

LU

La ministre de l’Économie, Christine Lagarde, a fait grand bruit en défendant, dans un entretien à la Tribune  (31 janvier), le principe d’une taxe internationale sur les transactions de change pour financer l’aide au développement. Cette idée, inspirée de la taxe Tobin popularisée par l’association altermondialiste Attac, n’a rien de neuf. Elle était déjà en discussion en 2009 lors d’une réunion du G20 à Pittsburgh (États-Unis). Sarkozy a entonné ce refrain depuis plusieurs années et Lagarde ne fait que suivre le mouvement. « J’ai été très surprise de l’accueil favorable réservé à ce sujet » , lors du forum économique mondial de Davos (Suisse), a naïvement confié la ministre, qui a aussitôt ajouté : « Nombre de pays sont encore très rétifs » à l’idée d’une telle taxe. On a failli croire à ce conte de fées.

VU

Cela faisait longtemps que le gouvernement n’avait pas reculé aussi vite face à la grogne de fonctionnaires. En moins de 48 heures, Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux ont obtempéré, annulant la fermeture de deux casernes de CRS, à Lyon et à Marseille. Une empathie sociale encore impensable en novembre dernier ! Quelques arrêts maladie en guise de grève, une menace de jeûne et une assemblée générale ont eu raison d’un exécutif prompt à réduire les effectifs. Fort de cette victoire, des syndicalistes policiers tentent d’élargir le mouvement aux commissariats menacés de fermeture. Comme quoi, il y a des professions bien plus utiles et méritantes que les autres, enseignants et infirmières, par exemple, deux activités qui ne servent pas à grand-chose en Sarkozie.

Les échos
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