Lu, vu, entendu

Politis  • 24 février 2011
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LU

France soir a fait sensation le 18 février en montant en une « le sondage qui affole l’Élysée ». Selon son enquête d’opinion commandée à l’Ifop, les intentions de vote au premier tour seraient de 26 % pour DSK, 22 % pour Nicolas Sarkozy et 19 % pour Marine Le Pen, laissant entendre que cette dernière pourrait être « au second tour de l’élection présidentielle de 2012 » .

Mais la question posée aux sondées était biaisée puisqu’on leur demandait non leur vote mais pour quel candidat « y aurait-il le plus de chances » qu’ils votent. Quant aux interviews, elles « ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne (Computer Assisted Web Interviewing) » . « Les idées de Le Pen me plaisent » , avouait la veille, dans Libération, le milliardaire russe Alexandre Pugachev, propriétaire de France soir. Il expliquait aussi vouloir relancer son quotidien grâce à des scoops et à des enquêtes. On voit comment.

VU

C’est un terrible aveu qu’a fait le représentant des industries agroalimentaires sur France 2, dans l’émission « Mots croisés » du 21 février consacrée à l’alimentation et aux pesticides. « Nous ne sommes pas acteurs de santé publique […], nous, on applique les normes qu’on nous demande d’appliquer », a confessé Jean-René Buisson. Il préside l’Association nationale des industries alimentaires, où l’on retrouve Bonduelle,, Coca-Cola, Danone, Findus, Fleury-Michon, Kelloggs, Lactalis, Nestlé… En clair : si les normes permettent l’explosion des cancers, l’industrie agroalimentaire n’est pas là pour y remédier. La responsabilité sociale, connaît pas !

ENTENDU

Si certains retournent leur veste quand tourne le vent de l’histoire, Éric Raoult n’est pas de ceux-là. Vendredi 18 février, au micro d’Europe 1 et d’Elkabbach, le député-maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), membre du groupe d’amitié France-Tunisie à l’Assemblée, continue de défendre le bilan de Ben Ali et assure combien le président déchu était « un progressiste » . « Il est devenu nationaliste, poursuit l’ancien ministre. Mais il y a eu dans ce pays l’ordre et la sécurité, alors qu’il y avait des attentats au Maroc et une guerre civile en Algérie. C’est un homme qui a dû souffrir durant cette période qui est allée aussi vite, abandonné par son peuple et sa famille. » Et d’ajouter « qu’il y a aussi des Tunisiens qui se rappellent qu’il a fait du bien a son pays ». Toutes les victimes du régime apprécieront.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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