« Notre passé est révolutionnaire, notre présent doit l’être aussi »

Meriem Laribi  • 17 février 2011 abonné·es

Plusieurs personnalités sont venues manifester leur opposition au pouvoir, dont des avocats de renom et même l’ex-Premier ministre Ahmed Benbitour. Quelques artistes installés en France ont fait le déplacement, dont Amazigh Kateb, fils de l’écrivain Kateb Yacine et chanteur engagé très populaire. Dès son arrivée sur la place du 1er-Mai, un attroupement s’est formé et il a été porté par les manifestants.

Quelques jours auparavant, il avait appelé à participer à la marche en tant que « citoyen libre et solidaire » . Dans le même appel, il invitait les personnes qui ne se reconnaissent dans aucun des partis présents à fabriquer une banderole avec leurs propres revendications. « Nous avons besoin de nous voir, de nous revoir et d’échanger pour restructurer le corps populaire » , écrivait-il avant la marche. Il a été entendu. Les banderoles ont fait leur apparition autour de lui portant différents slogans : « Libérez l’Algérie », « Algériens visibles et indivisibles », « Halte au silence », etc.

La jeunesse n’ayant plus aucune confiance en toute structure politique s’est reconnue autour d’un chanteur qui parle de ses problèmes dans sa langue, sans tentative de récupération. Interrogé sur les raisons de sa présence, il nous a confié : « En Algérie, le système ne s’appuie que sur les hydrocarbures et n’en a rien à faire des gens. Ils n’ont pas besoin de nous, nous le savons, et c’est réciproque ! Historiquement, l’essence des Algériens, toutes tendances confondues, est révolutionnaire. Nous avons besoin de faire notre révolution sociale et culturelle, comme en Amérique latine, avec Chavez notamment. Ce qui a fait l’Algérie d’aujourd’hui, c’est la révolution, le non-alignement, la nationalisation des hydrocarbures, etc. Notre passé est révolutionnaire et notre présent doit l’être encore plus. »

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